S'appuyant sur des faits authentiques,
le film décrit les derniers méfaits du Tri-State Gang (en) (Gang des
trois États) et les circonstances conduisant à l'exécution violente de
leurs chefs, George Legenza (dans la réalité, Walter Legenza) et Robert
Mais, à Richmond (Virginie), en février 1935. Au cours des années 1930,
la célèbre bande dévalisait de nombreuses banques, terrorisant au
passage la population et profitant de l'absence de coordination entre
les polices des trois États jouxtant ce périmètre.
Réalisateur
surtout célébré jusque-là pour ses comédies musicales des années 40
(notamment Stormy Weather (1943) première comédie musicale où se
produisent des musiciens afro-américains dans leurs propres rôles)
Andrew L. Stone signe un spectaculaire changement de registre avec ce
polar brutal. Le film transpose les méfaits du "Gang des trois états"
qui durant les années 30 sema la terreur à travers de violents braquages
dans une zone jouxtant les Etats de Caroline du Nord, Virginie et du
Maryland. Ce n'est que lorsque les trois états coordonnèrent leurs
efforts et échangèrent leurs information qu'ils purent mettre fin aux
exactions du gang. Le pré générique auto glorificateur nous ramène
d'ailleurs au temps du Scarface
de Howard Hawks (dont on se souvient du générique de fin moralisateur réclamé par la censure après cette débauche de violence) avec les gouverneurs des trois états concernés célébrant
le travail de la police pour stopper ces "criminels congénitaux". Une
assertion contredite lorsque l'on découvre le visage des malfrats et
notamment les traits de séducteur ténébreux de leur chef Legenza (Steve
Cochran).
Le film se déleste assez vite de sa veine documentaire
(dans l'esprit des premiers films noirs d'Antony Mann) pour s'attarder
sur le quotidien du gang. Celui-ci est rythmé par des braquages violents
et méticuleux entre lesquels ils prennent du bon temps avec leurs
petites amies qui les suivent dans leurs parcours. Cette même brutalité
pourra déborder justement en dehors du "métier" révélant plus
particulièrement la nature sadique de Legenza. Steve Cochran délivre une
performance mémorable et offrant un pendant plus glacial et inquiétant
de celles d'un James Cagney qu'il côtoya sur le légendaire L'Enfer est à lui.
C'est ce détachement goguenard qui le rend si terrifiant, brutalisant
les femmes et tirant dans le dos sans états d'âmes.
On n'est pas près
d'oublier cette incroyable séquence où il traque sa petite amie trop
bavarde, l'attend à l'entrée de l'ascenseur de son hôtel la tue d'un
coup de feu dans un geste nonchalant et remonte dans l'ascenseur sous
les yeux médusés du liftier. Dès lors plane la menace de la prochaine
exaction de Legenza, en particulier en direction de la vulnérable Mary
Simms éveillant le désir comme les instincts meurtrier du bad guy dans
un suspense rondement mené.
Stone délivre un spectacle d'une efficacité
redoutable avec une ouverture tonitruante qui laisse ensuite se dérouler
un climat oppressant par une mise en scène mettant superbement en
valeur les environnements urbain nocturnes où se fond si bien la
silhouette intimidante de Steve Cochran. Le reste du casting constitue
d'ailleurs un bon ensemble de trognes de série B comme Richard Egan et
Robert Webber. Une belle réussite qui en annonce d'autre pour Stone qui
récidivera dans le genre avec The Night holds terror (1955) et Cry terror (1958).
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
Extrait
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire