Un jeune homme s'échappe d'un asile
psychiatrique avec la ferme intention de tuer le médecin responsable de
son enfermement. Il se réfugie dans un bar avoisinant d'où il peut
surveiller la demeure du médecin. Repéré comme l'assassin du conducteur
de bus, le jeune homme prend alors les clients en otage...
Dial 1119
est une curiosité puisqu'il s'agit d'une série B MGM, créneau où le
studio ne brillait pas autant que ces concurrents. L'autre aspect
singulier en coulisse est le fait qu'il soit réalisé par Gerald Meyer
neveu du fondateur et patron de la MGM Louis B. Meyer. Le film constitue
un huis-clos concis et tendu dans un bar entre un déséquilibré évadé
d'un asile (Marshall Thompson) et la clientèle qu'il a pris en otage.
L'atout principal repose sur la prestation de Marshall Thompson, visage
poupin passant du masque vide meurtrier à l'homme-enfant vulnérable en
un instant.
C'est une figure opaque et insaisissable qui renvoie tous
les clients à leurs défauts dans cette situation qui les exacerbe.
L'ambition contrariée d'un journaliste ne pouvant couvrir les faits dont
il est l'acteur, l'autodestruction d'une femme alcoolique, la
culpabilité d'une vieille fille en quête d'affection, toute la
caractérisation exprimée en amont s'exprime pour rendre les personnages
antipathiques dans leur réaction. Paradoxalement et malgré ses actes
meurtriers, la personnalité de Thompson touche notamment à l'aune d'une
révélation finale sur son parcours.
Une des dimensions originales
du scénario est son rapport aux médias. Opportunistes et manipulateurs,
les médias sont dépeints grossièrement dans leur vision des
journalistes et tandis qu'un jeu subtil dans le lien aux écrans. Miroir
déformant du réel, les écrans (à travers la télévision trônant fièrement
dans le bar) annoncent, accélèrent et provoquent le drame dans l'impact
qu'ils ont sur la personnalité du déséquilibré. Le rebondissement sur
son passé de soldat est donc une conséquence direct de ce rapport à
l'image et qui déclenche sa folie initiale. La structure de série B
resserrée privilégie le suspense à cette facette réflexive mais qui
fonctionne assez bien. Plutôt intéressant donc et assez surprenant à
voir en pensant à la suite de la carrière qui jouera bien plus tard le
gentil vétérinaire de la série tv Daktari.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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