Une ouverture sur la rentrée scolaire au sein d'un collège privé anglais de garçon guindé comme on en voit tant d'autres. L'ambiance rigoureuse se voit bientôt troublé par l'arrivée d'un vieux bougre un peu farfelu à l'oeil malicieux qui, étonnant semble incroyablement aimé par ses jeunes élèves. Cet homme c'est Mr Chips dont le film va parcourir la carrière de professeur jalonnées de haut et de bas. Les bas ce sont les débuts en tant que jeune enseignant, emprunté et malmené par les élèves. Il finira par gagner leur respect mais demeurera sans flamme, un peu ennuyeux et vieilli avant l'âge en étant la risée de ses collègues.
L'étincelle vient avec la rencontre du très attachant personnage incarné par Greer Garson qui va donner l'assurance à Chips pour gagner l'amour de ses élèves et savoir rentre passionnant les cours de latin les plus poussiéreux. Robert Donat offre une prestation magnifique (Oscar à la clé) en professeur traversant les décennies, acquérant la sagesse et voyant défilé des générations d'élèves. Aussi convaincant en vieille chouette excentrique qu'en jeune professeur maladroit, on le suit avec empathie du début à la fin.
Le seul reproche serait le côté elliptique vraiment frustrant où le film privilégie la grande fresque intimiste plutôt que s'attarder sur l'instant, le passionnant personnage de Chips vampirisant un peu les autres aspects du film. On aurait aimé voir plus longuement la prose de Chips s'animer et l'intérêt naître dans les yeux de ses élèves, là tout tient à la seule prestation formidable de Donat mais les nombreuses ellipses gâchent un peu. De même le beau personnage Greer Garson, magnifique disparait un peu brutalement du récit. Cependant les scènes poignante abondent tel ce moment où Chips après avoir subi une perte atroce décide tout de même d'aller assurer son cours et que ses élèves, au courant observent fébrilement leur professeur tenter de ne pas vaciller. Désormais seul au monde, sa vie sera uniquement consacré à ses élèves.
Le passage difficile de la Seconde guerre mondiale offre aussi de beaux moments d'émotions comme ce cours assuré sous les bombes où encore les pertes subies parmi les anciens élèves engagés. Imparfait mais dégageant une telle chaleur et humanité que les défauts s'estompent pour ne garder que le souvenir de la moue espiègle de Mr Chips, porté par une conclusion très émouvante. Et il y a fort à parier que Powell et Pressburger ont vu ce film tant on pense par instants au futur Colonel Blimp (personnage ridicule et attachant, dépassé par les évènements, transcendé, la gestion des différentes temporalité et même une amitié avec un allemand en temps de guerre !) notamment cette belle idée du visage qui traverse le temps sous différentes identités. A la place de Deborah Kerr, ce sera pour notre héros un même acteur jouant les garçonnets d'une même famille dont Mr Chips voit passer les générations. Goodbye Mr Chips...
Trouvable facilement en dvd zone 2
Sinon il existerait un remake dans les 70's avec Peter O'Toole en Mr Chips, curieux de voir ça.
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