Huit amis d'université que la vie avait éloignés sont réunis, le temps d'un week-end, par le suicide de l'un d'entre eux, Alex.
Deuxième et meilleur film de Lawrence Kasdan, The Big Chill
est un des fleurons du film "de potes" et probablement et un modèle
pour les œuvres qui emprunteront cette voie par la suite pour le
meilleur (Peter's Friends (1992) de Kenneth Branagh) et pour le pire (le plagiat éhonté du pénible Les Petits Mouchoirs (2010)
de Guillaume Canet). On a donc ici la réunion d'amis d'université
perdus de vue de longue date à l'occasion d'un drame, le suicide de l'un
d'entre eux, Alex. Se revoyant à l'occasion de l'enterrement, les amis
vont se retrouver le temps d'un weekend où entre souvenirs du défunt,
rancœurs passées et anciens amour ravivés ils vont apprendre à se
redécouvrir.
Le film est vraiment emblématique des talent de
narrateur de Kasdan qui évite la facilité du récit en flashback (au
grand dam d'un Kevin Costner qui jouait Alex et dont toute les scènes
seront coupées au montage) pour faire découvrir les liens et passif de
chacun progressivement et en situation. L'arrivée brinquebalante de Nick
(William Hurt) à l'église nous fait ainsi comprendre sa nature
autodestructrice, la crise de larmes sous la douche de Sarah (Glenn
Close) un lien sans doute un peu plus intime avec le défunt et les
regards appuyés sous le détachement d'une romance inachevée entre Sam
(Tom Berenger) et Karen (JoBeth Williams).
C'est le sens du détail et du
dialogue qui nous fera autant comprendre la complicité qui unit le
groupe, le drame surgissant sans prévenir quand sous la décontraction
ambiante la culpabilité et le regret vis à vis de l'ami disparu amène
des tensions. On est donc ainsi devant une sorte de feel good movie
aux scènes légères (la partie de foot, la grande scène d'amour finale)
mais où plane un parfum de spleen nostalgique.
Kasdan sans rien
surligner se fait le portraitiste d'une génération libertaire désormais
rangées de tout excès, ayant renoncés à ses ambitions artistiques (Karen
ayant renoncée à une carrière littéraire pour une vie de femme au
foyer) ou encore marqués par les traumas politiques de leur temps (Nick
jamais remis de son expérience du Vietnam et également sous-entendu pour
Alex).
Tout cela se traduit par une mise en scène sobre et
mettant en valeur le formidable casting où il difficile d'en distinguer
tant tous sont brillants et pour beaucoup vraiment lancés par Kasdan
comme Glenn Close dont c'est seulement le second film. Ce sentiment
s'exprime aussi par une magnifique bande son gorgée de classiques
(Creedence, Carole King, The Temptations...) évoquant avec énergie le
passé commun des personnages. Guillaume Canet s'égarera en en reprenant
une grand part dans Les Petits Mouchoirs alors que ces titres n'ont aucun sens dans les expériences de ses héros. Un vrai petit classique des 80's.
Sorti en dvd zone 2 français chez Sony
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Je n'ai pas vu ce film mais je ne comprends pas qu'on place "Les Petits Mouchoirs" dans la catégorie film de potes. Ca me rappelle les critiques qui placent Intouchables dans les films sur l'exploitation des noirs. Ou comment passer à côté d'un film.
RépondreSupprimerBonjour Pierre, si vous aviez vu le Kasdan le lien serait évident pour vous tant le Canet s'en inspire (et de son propre aveu) notamment comme je le disais dans le texte assez maladroitement dans la bande son. Et puis le postulat (unité de temps et de lieux avec groupe d'amis dont la promiscuité servira à révéler certaines vérités sur chacun) est assez typique d'autre film "de potes" comme Peter's friends de Kenneth Branagh.
RépondreSupprimerAprès il y a d'autres formes de film de potes moins ouvertement dramatique et qui empruntent d'autres voies narratives comme le diptyque d'Yves Robert Un éléphant ça trompe énormément/Nous irons tous au paradis". "Les Petits Mouchoirs" tire sans doute plus vers le mélodrame au final mais la structure et le postulat est typique du film de potes d'où les emprunts grossiers à "Les copains d'abord". Pour Intouchable c'est n'importe quoi par contre je suis d'accord avec vous ça relève autant d'un Amélie Poulain pétainiste pour certain (et là je réveille de vieux démons de ce blog où le débat fut houleux sur le Jeunet ^^).
En fait pour résumer Canet reprend (pour ne pas dire plagie) "Les Copain d'abord" en remplaçant le côté positif et "feel good movie" par du gros mélodrame larmoyant. Pourquoi pas mais ça m'a semblé bien raté pour ma part vraiment son plus mauvais film.
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