À la fin du XIXe siècle, Jeff Kincaid doit
superviser les travaux de la voie ferrée reliant la petite ville de
Carson City à Virginia City, mais il se heurte à Jack Davis, un citoyen
respecté et chef d'une bande de pillards de diligences.
Carson City est le troisième western que réalise André de Toth et sa seconde collaboration avec Randolph Scott. Si le réalisateur a déjà (Femme de feu (1947)) et fera (La Chevauchée des bannis (1959)) bien mieux dans le genre, Carson City
constitue un solide et efficace divertissement. Le film met en scène
l'une des figures classiques des trames de western avec le récit de la
construction d'une voie ferrée entre Carson City et Virginia City, les
enjeux reposant sur la résistance au changement et les tentations
générées par cette innovation. Ce sont les écueils auquel se confrontent
l'ingénieur Jeff Kincaid (Randolph Scott) chargé de mener le chantier.
Le postulat trouve son intérêt par les petites trouvailles du script de
Sloan Nibley, notamment dans la caractérisation élégante et roublarde du
méchant incarné par Raymond Massey.
Le charme et la prestance dissimule
sa nature impitoyable et donne quelques séquences atypique comme cette
ouverture où des voleurs de diligence parallèlement à leur méfait régale
les passagers d'un somptueux repas arrosé de champagne. Le chemin de
fer éliminera la source de revenu facile des attaques de diligence pour
ce propriétaire de mine ruiné qui fera tout pour stopper l'entreprise.
Si son acolyte Squires (James Millican mine patibulaire) ne dépasse pas
la brute épaisse, Massey est donc plus glaçant par ce mélange de port
aristocratique et de violence détachée comme lorsqu'il abattra dans le
dos un malheureux qui l'a percé.
Cela déteint sur un Randolph
Scott moins taciturne et torturé que d'habitude. L'acteur perd en
profondeur ce qu'il gagne en agréable attitude goguenarde et séductrice
qui lui sied très bien. Son introduction en pleine bagarre alcoolisée de
saloon donne le ton, cette légèreté se conjuguant à une vraie
abnégation et professionnalisme dans son métier d'ingénieur. La
dimension héroïque englobe ainsi une nature d'expert qui donne une
grande variété dans les péripéties. Même si certains films ont montrés
avec plus de détail le processus de construction de chemin de fer (Pacific Express
de Cecil DeMille (1939)), le récit suit les étapes en s'opposant aux
éléments, sabotages et conflits sentimentaux.
Ce dernier point pèche
faute de personnages secondaires forts (Richard Webb très tiède en frère
envieux, Lucille Norman jolie mais sans relief) mais dès que le film
repose sur l'action et le spectaculaire l'ensemble fonctionne.
L'impressionnante scène d'éboulement fait son effet, tout comme une
longue scène de bagarre et surtout l'attaque de train finale et la
poursuite dans les rocheuses. Jusque-là illustrateur servile et
efficace, André de Toth retrouve sa violence sèche dans un beau mano à
mano final. Un bon moment donc même si de Toth a bien sûr déjà fait
mieux dans le genre.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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