Le docteur Delaney et sa femme, Lola
s'occupent énormément de Marie, leur jeune locataire. Le docteur
s'inquiète de voir Tuck courtiser Marie, puisque celle-ci est déjà
fiancée...
Come Back, Little Sheba
lançait la mode des grands mélodrames provinciaux à succès adaptés du
dramaturge William Inge qui fleurirait dans les années 50 avec de
grandes réussites comme
Picnic de Joshua Logan (1955), le plus léger
Bus Stop du même Logan ou encore
La Fièvre dans le sang
d'Elia Kazan (1961). Comme dans tous ces films, ce cadre provincial et
familial s'avère aliénant et médiocre pour diverses raisons. Ici on va
découvrir le quotidien morne du couple formé par Doc (Burt Lancaster) et
Lola Delaney (Shirley Booth).
Lui taciturne semble adopter une attitude
résignée et éteinte tandis qu'elle semble très forcée dans ses
attentions et sa joie de vivre comme pour compenser un vide, une absence
de joie et de vie au sein du foyer. Cela se ressent par le motif qui
donne son titre à l'histoire avec ce regret, cet appel constant par Lola
de Sheba sa chienne disparue depuis des mois et unique être à qui elle
pouvait apaiser son ennui et besoin d'affection. On découvrira également
que Doc noya autrefois son mal être dans l'alcool mais désormais sobre
il est réfugié dans sa carapace et la vie du couple se déroule dans une
platitude sans heurts.
L'arrivée de Marie (Terry Moore), jeune
étudiante leur louant une chambre va ramener la vie au sein du foyer
mais également réveiller les démons du couple. La gaieté et l'allant de
la jeune femme met enfin en valeur les Delaney, prévenant et attachés à
leur hôte qui leur rend bien cette affection. Pourtant peu à peu
l'insouciance de Marie et plus particulièrement dans ses flirts les
ramène à leur propre passé où cette même inconscience les a liés si ce
n'est condamnés l'un à l'autre comme il est par instant suggéré,
d'autant plus avec la perte d'un enfant qui aurait aujourd'hui l'âge de
leur locataire. Daniel Mann dont c'est le premier film a dû mal à
échapper au théâtre filmé et cette tension et malaise sous-jacents ont
bien du mal à passer autrement que par le dialogue. Le fait de ne
quasiment pas quitter le cadre de la maison n'aide pas et la réalisation
sobre et effacée ne dynamise guère les non-dits par les choix d'un Mann
trop illustratif.
Les acteurs formidables comblent grandement ce
manque. Burt Lancaster distille habilement son mal être (et attrait pour
la bouteille) dans son jeu intériorisé, ne laissant exploser sa colère
et rancœur qu'en toute fin lors d'une scène d'une violence inouïe après
l'atmosphère feutrée qui a précédée. Shirley Booth (15 ans de plus que
Lancaster alors que les personnages sont supposés s'être connus au
lycée, une différence qui se voit même avec les tempes grisonnantes de Lancaster et accentue la dimension de déchéance
et décrépitude du couple) est sur la corde de raide du surjeu avec cette
femme à fleur de peau et véritable livre ouvert d'émotion mais parvient
à réellement émouvoir par sa terrible solitude et le remord que cache
cette attitude soumise (Oscar à la clé pour l'actrice).
A travers la jeune Marie joué avec entrain par Terry Moore, on voit déjà la tension érotique qui sera au cœur de
La Fièvre dans le sang même si pas encore suffisamment approfondi sans doute pour cause de censure. Un joli mélodrame donc même si on peut penser que les autres
adaptations de Inge générées grâce à son succès sont sans doute plus
intéressantes.
Sorti en dvd zone 2 anglais et zone 1 chez Paramount même si le dvd se fait rare se revend un peu cher
Extrait
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