Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mardi 9 avril 2019

Wayne’s World - Penelope Spheeris (1992)


Dans la banlieue de Chicago (Aurora, Illinois), Wayne Campbell et Garth Algar animent une émission qu'ils émettent depuis le sous-sol de leurs parents. Benjamin Kane, producteur d'une chaîne de télévision locale, tombe par hasard sur leur programme et les engage, en réalité pour servir les intérêts de marketing de Noah Vanderhoff, propriétaire de bornes d'arcade. Parallèlement à la « professionnalisation » de leur émission, Wayne rencontre Cassandra, bassiste d'un groupe de hard rock, dont il tombe amoureux. Mais il va devoir se confronter à Benjamin, qui semble lui aussi être intéressé par la jeune femme, et avoir ses propres idées quant à l'émission…

Le Saturday Night Live est depuis plus de quarante ans un des grands viviers du cinéma comique américain, qui, d’Eddie Murphy à John Belushi en passant par les plus récents Tina Fey ou Will Ferell, a généré son lot d’acteurs géniaux et de personnages cultes. Chaque décennie trouve ainsi son film culte mettant en lumière des stars du show et Wayne’s World est son incontestable champion du début des 90’s. Wayne’s World aura cependant la particularité d’être un pur film générationnel, ce qui contribua à son triomphe mais ce qui le rend aussi difficilement regardable aujourd’hui.

 A l’origine il s’agit donc d’une pastille du SNL, pour un personnage que Mike Myers avait créé au début des 80’s au sein de la troupe d’improvisation canadienne « Second City ». La trame du film (qui est le second directement adapté d’un sketch du SNL après The Blues Brothers (1980) est assez ténue avec nos animateur tv décalé et amateurs Wayne (Mike Myers) et Garth (Dana Carvey) récupéré par un network câblé local cynique qui va tenter de récupérer cette lucrative « sous-culture ». Le propos n’est pas inintéressant et presque une allégorie même du film (la Paramount faisant de même en produisant une version rallongée du sketch) et quelques saillies anti-système font mouche. On pense à la scène où Wayne tout en refusant de faire allégeance au sponsor de l’émission expose une multitude de marques connues tout en montrant sa désapprobation. Malheureusement ce genre de moments inventifs se font bien trop rares, le film préférant célébrer la jeunesse white trash banlieusarde fan de hard rock. Les références musicales étaient déjà dépassées à la sortie du film puisqu’entre temps Nirvana et la mouvance grunge avait diffusé un mal être adolescent loin de l’esthétique tape à l’œil et du rock clinquant des jeunes de Wayne’s World

 Certaines supposées scènes cultes tombent ainsi totalement à plat (le Bohemian Rapsody à capella insupportable mais qui vaudra à Myers une savoureuse apparition dans le biopic récent de Freddy Mercury) et tout l’environnement WASP grossiers et bas du front (la pique géante de voiture) ainsi que les références parodiques (Robert Patrick vient faire le T1000 pour rire et le refera dans l’autrement plus intéressant LastAction Hero (1993), les clins d’œil au jeu vidéo Sonic) datent terriblement le film. Les dialogues référentiels geeks étaient peut-être novateurs à l’époque (ici pêle-même Star Trek, Ma Sorcière bien aimée et quelques autres) mais le procédé est tellement devenu monnaie courante qu’il laisse froid aujourd’hui.

Dernier gros problème les itérations réussies du SNL avaient pour elles un acteur de génie et/ou un réalisateur inspiré pour les dynamiser. John Landis l’avait réussi avec le génial Hamburger Film Sandwich ou The Blues Brothers, tout comme les ZAZ dans leur meilleurs films dont un sommet burlesque avec Top Secret (1984). Un Eddie Murphy savait électriser le temps d’une scène même les pires purges, tout comme un Chevy Chase et en un sourire en coin et il en va de même aujourd’hui d’un Will Ferell. Dans Wayne’s World,Penelope Spheeris ne montre pas l’ombre d’une idée de mise en scène inventive et l’on sent bien que les quelques éclairs formels (la caméra témoin qui anticipe presque les youtubeurs d’aujourd’hui, l’éclairage satiné dans les parodies publicitaires) viennent de la mise en place des sketches par Mike Myers. 

Ce dernier est encore mal dégrossi et s’épanouira réellement avec la trilogie des Austin Powers. L’une des choses que l’on peut néanmoins accorder au film, ce sont ses personnages vraiment attachants (la vraie jolie romance entre Mike Myers et Tia Carrere dont un moment tardant où il montre ses aptitudes insoupçonnées en cantonais) qui permettent de suivre jusqu’au bout ce spectacle fort inégal. 

Sorti en dvd zone 2 français chez Paramount 

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