Après avoir abattu un homme à son domicile, le
meurtrier clame avoir été embauché par la femme du mort afin de réaliser
ce contrat....
Walk a Tightope est un thriller plutôt
habile, qui brille par un postulat de départ déroutant même si pas
pleinement exploité. Le scénario de Neil McCallum oscille entre récit
social et suspense imprévisible dans une remarquable introduction. Ellen
Sheppard (Patricia Owens) est une jeune femme aux abois, ressentant
comme la présence d'un homme mystérieux qui la traque dans les ruelles
londoniennes. Se réfugiant dans un bar pour échapper à son supposé
poursuivant, elle y croit par hasard son mari Jason (Terence Cooper)
dont la présence, au lieu de la rassurer amplifie sa terreur. De retour
chez eux, le fameux suiveur se manifeste et abat froidement Jason d'un
coup de revolver, avant de réclamer son dû à Ellen dont il affirme
qu'elle l'a engagé pour ce meurtre.
L'introduction brossant un portrait tendre et désespéré de Lutcher (Dan
Duryea), l'assassin, ainsi que de la misère dans laquelle il vit ne nous
prépare absolument pas à son acte et suscite plutôt l'empathie avant de
comprendre le "boulot" pour lequel il abandonne momentanément sa
compagne. D'un autre côté la réaction apeurée voire hystérique d'Ellen
se croyant suivie, puis le désarroi sincère face au corps inanimé de son
époux sème le doute. Comment cette femme sincèrement accablée peut-elle
être la commanditaire du crime.
La vulnérabilité de Patricia Owens tout
comme la bonhomie de Dan Duryea rendent insoluble la solution pour le
spectateur, d'autant que Frank Nesbitt s'y entend pour déployer
habilement l'angoisse urbaine et paranoïaque durant la traversée de la
ville, puis faire brutalement exploser la violence lors du meurtre. La
surprise est totale et impossible d'anticiper ce que la suite nous
réserve, avec son tueur pas assez patibulaire et sa commanditaire trop
sincère et vulnérable, pas assez femme fatale. Il y a presque trop de
possibilités dans les directions que pourrait prendre l'histoire et
malheureusement, passé cet sidérante entrée en matière, on retourne sur
des rails plus conventionnels.
A une séquence de procès gérant plus ou moins bien l'ambiguïté initiale
succède une résolution totalement expédiée, qui ne doit son originalité
qu'à cette caractérisation surprenante d'Ellen, mais se montrant d'une
platitude absolue au niveau de l'exécution. Reste donc une Patricia
Owens très touchante, même lorsque vient l'heure des timides
révélations.
Disponible en streaming sur myCanal
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