Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 20 janvier 2020

Moi, la femme ! - Noi donne siamo fatte così, Dino Risi (1971)


Moi la femme est un film à sketch dans la lignée de Sept fois femme de Vittorio De Sica (1967) avec Shirley MacLaine, soit une galerie de portrait de femmes au service du talent d’une actrice, Monica Vitti interprétant le rôle principal de tous les segments. A la place du glamour quasi Hollywoodien de De Sica, c'est à la méchanceté et au cynisme de Risi en grande forme auquel on a droit, avec une Monica Vitti survoltée qui raccroche ainsi les wagons de la comédie italienne. Le poussif Modesty Blaise de Joseph Losey (1966) n’avait pas suffi à lui conférer une image plus légère tant son image était vampirisée par sa collaboration avec Michelangelo Antonioni mais par la suite on la retrouvera entre dans des comédies audacieuses comme Super Témoin (1971) et Les Ordres sont lesordres (1972) de Francesco Giraldi.  L'ensemble des sketches est de très bonne tenue malgré un petit coup de mou dans la dernière partie du film. Le début est par contre excellent et toutes les situations possibles sont passées au vitriol, la femme romantique, victime, nymphomane, libérée, chacun des sketches portant le prénom de l'héroïne. Parmi les plus mémorables

Zoé

Monica Vitti brisée par une rupture douloureuse se fait exploiter par le premier sale type faussement bienveillant qui passe. On devine la chute assez vite mais le pathétique de la situation est génialement mis en scène par Risi.



Annonziata

Une équipe télé vient filmer une famille nombreuse dans un quartier pauvre de Rome. Ca anticiperai presque Affreux, Sales et Méchant d’Ettore Scola (qui officie d’ailleurs au scénario) avec cette famille horrible de bêtise crasse, Monica Vitti campant une affreuse mégère mère de 22 (!) enfants et encore enceinte qui attend ses allocations et profite de la vie. Le trait est bien forcé et mais moins mal à l'aise qu'un Affreux, Sales et méchants car donnant plus dans la farce hilarante que le sordide latent de ce dernier sous l’humour.



Alberta

Là c'est les bourgeois aux mœurs libérés qui sont tournés en ridicules avec un couple se vantant auprès de leurs amis de leurs multiples expériences mais pourtant la jalousie bien réelle ne va pas tarder à resurgir.

Fulvia

Sans doute le plus drôle du film, une femme témoigne à la radio du viol qu'elle a subit par trois ignoble individus, mais pas pour les raisons que l’on croit. Monica Vitti est fabuleuse et nous mène bien en bateau jusqu'à la chute imprévisible mais géniale tellement elle est tordue.



Bref le haut du panier des films à sketch italien bénéficiant de la crème des auteurs comique de l'époque avec Age et Scarpelli, Scola ou encore Luciano Vincenzoni.

Sorti en dvd zone 2 français chez Studiocanal

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