Pendant la Seconde
Guerre mondiale, dans un camp d'entraînement de l'armée américaine, un élève
pilote tombe amoureux de la fiancée de son instructeur.
Thunder Birds est
un film de propagande pensé par la Fox pour surfer sur le succès de Un Yankee dans la RAF (1941). On
inversera ainsi simplement le principe ici en faisant évoluer un anglais dans l’aviation
américaine, le titre de travail du film étant d’ailleurs A Tommy in the U.S.A. Darryl Zanuck en écrit un traitement sommaire
et engage William A. Wellman qui accepte la commande avec la promesse de
pouvoir réaliser le plus personnel L'Étrange
Incident (1943). Wellman est un vétéran de la Première Guerre Mondiale dans
l’aviation et servi au sein de l'escadrille La Fayette. Cette expérience se
manifesta dans plusieurs de ses films de guerre évoquant l’aviation, notamment Les Ailes (1927) un de ses chefs d’œuvres.
Thunder Birds s’attache
ainsi à dépeindre la formation d’apprentis pilotes dans une base d’entraînement
américaine. Une voix-off tonitruante nous présente ainsi les lieux qui vont
faire de ces jeunes gens des « hommes » avec images imposantes des
avions en vol, des recrues arpentant le tarmac. Cette ouverture amorce des
pistes intéressantes et méconnues en montrant des chinois parmi le melting-pot
de recrues mais ce ne sera guère creusé dans la suite du film. Le scénario en
reste au récit d’apprentissage à travers la relation entre l’élève anglais Peter
Stackhouse (Jack Sutton) et l’instructeur Steve Britt (Preston Foster). Le
devoir à accomplir surmonte tous les écueils à ce cheminement où s’entremêle le
professionnel (le vertige que doit affronter Peter pour devenir pilote) et l’intime
avec un triangle amoureux entre Peter, Steve et la belle Kay (Gene Tierney).
Aucune vraie dramaturgie ne se noue cependant autour de ces
enjeux, les élans du cœur ne venant pas détourner du devoir mais contribuant à
mieux le réaliser. La rivalité n’existe ainsi pas réellement, Britt mettant
sentiments personnels de côté pour faire de Peter un pilote chevronné. Ce n’est
pas un cheminement fait de conflits initiaux mais un fait établi immédiatement
et du coup le film suit une sorte de ligne claire sans heurts pas très
passionnante et qui n’évite l’ennui que grâce à sa brève durée. Les scènes de
vol témoignent de l’expérience de Wellman en mêlant habilement prises de vues
réelles, rétroprojection pour les plans rapprochés et usage plus ou moins
réussies de maquettes (moins impressionnantes que celles des films de guerre de
la Warner) notamment durant une séquence de tempête de sable. Il faut bien cela
pour nous sortir de l’indifférence polie ainsi que quelques moments piquants
(la scène de la Croix rouge, le bain de Gene Tierney) et un Technicolor
chatoyant mettant en valeur le regard de Gene Tierney.
Sorti en dvd zone 2 français et bluray chez ESC
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