La chanteuse Petey Brown quitte New York pour
passer Noël à Long Beach avec ses sœurs, Sally et Virginia Brown, et son
frère Joey. Elle va se trouver impliquée dans les affaires de Nicky
Toresca, un membre de la pègre.
The Man I love est un Walsh méconnu qui marque la troisième collaboration du réalisateur avec Ida Lupino après les réussites de La Grande évasion (1941) et Une femme dangereuse
(1940). Les contours du film noir sont bien là avec ces milieux de
clubs de jazz et ses patrons véreux mais Walsh déplace cette fois le
curseur sur le portrait de femme plus que l'argument criminel. Cela se
ressent dès l'ouverture où l'urbanité d'une ruelle new yorkaise nous
emmène dans un club de jazz où la mélancolie de Petey (Ida Lupino) au
chant est le sentiment dominant. La solitude de l'héroïne l'amène à
retrouver sa fratrie à Long Beach et l'ensemble des intrigues et
interactions du récit repose sur la romance contrariée et la (peur de
la) solitude.
Le partenaire amoureux possible est ainsi soit un
dangereux prédateur (le patron de club incarné par Robert Alda), un être
torturé (le compositeur déchu que joue Bruce Bennett) ou dépravé à
travers l'épouse indigne Gloria (Dolores Moran) à laquelle Walsh donne
tous les atours de la femme fatale. Le dépit amoureux de Petey (pour un
homme hanté par le souvenir) se répercute ainsi à l'ensemble du film, le
milieu dévoyé des clubs de jazz étant synonyme d'ivresse (porté par une
bande-son enlevée pour les amateurs de jazz, le titre venant d'ailleurs
d'une composition de Gershwin) et de perdition.
Le film a
néanmoins un problème de rythme et de caractérisation (des protagonistes
introduits de façon intéressante étant oublié et/ou expédié dans leur
destin) mais est magnifiquement porté par Ida Lupino. Son interprétation
à la fois forte, vulnérable et glamour confère une belle émotion qui
contrebalance avec un Bruce Bennett un peu raide, notamment la dernière
rencontre Malgré le déséquilibre du ton, on appréciera les fulgurances
authentiquement polars que s'accorde Walsh dont un incident nocturne à
la violence saisissante. Une curiosité intéressante et une des plus
belles interprétations d'Ida Lupino bientôt en route pour sa carrière de
réalisatrice.
Sorti en dvd one 2 français chez Warner
Extrait de la scène d'ouverture
Hors du Temps d'Olivier Assayas - 2024
Il y a 37 minutes
Je ne trouve aucun problème de rythme, moi. J'adore ce film que je peux revoir et revoir... Quels protagonistes oubliés?
RépondreSupprimerEt les dialogues sont géniaux.
Même si scénario hollhollywoodien oblige tout s'enchasse bien j'ai trouvé la fratrie de Ida Lupino un peu mise de côté alors qu'ils étaient tous très attachants. J'aurais aimé les voir plus le film est trop court ^^
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