Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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samedi 23 septembre 2017

The Man I love - Raoul Walsh (1947)

La chanteuse Petey Brown quitte New York pour passer Noël à Long Beach avec ses sœurs, Sally et Virginia Brown, et son frère Joey. Elle va se trouver impliquée dans les affaires de Nicky Toresca, un membre de la pègre.

The Man I love est un Walsh méconnu qui marque la troisième collaboration du réalisateur avec Ida Lupino après les réussites de La Grande évasion (1941) et Une femme dangereuse (1940). Les contours du film noir sont bien là avec ces milieux de clubs de jazz et ses patrons véreux mais Walsh déplace cette fois le curseur sur le portrait de femme plus que l'argument criminel. Cela se ressent dès l'ouverture où l'urbanité d'une ruelle new yorkaise nous emmène dans un club de jazz où la mélancolie de Petey (Ida Lupino) au chant est le sentiment dominant. La solitude de l'héroïne l'amène à retrouver sa fratrie à Long Beach et l'ensemble des intrigues et interactions du récit repose sur la romance contrariée et la (peur de la) solitude.

Le partenaire amoureux possible est ainsi soit un dangereux prédateur (le patron de club incarné par Robert Alda), un être torturé (le compositeur déchu que joue Bruce Bennett) ou dépravé à travers l'épouse indigne Gloria (Dolores Moran) à laquelle Walsh donne tous les atours de la femme fatale. Le dépit amoureux de Petey (pour un homme hanté par le souvenir) se répercute ainsi à l'ensemble du film, le milieu dévoyé des clubs de jazz étant synonyme d'ivresse (porté par une bande-son enlevée pour les amateurs de jazz, le titre venant d'ailleurs d'une composition de Gershwin) et de perdition.

Le film a néanmoins un problème de rythme et de caractérisation (des protagonistes introduits de façon intéressante étant oublié et/ou expédié dans leur destin) mais est magnifiquement porté par Ida Lupino. Son interprétation à la fois forte, vulnérable et glamour confère une belle émotion qui contrebalance avec un Bruce Bennett un peu raide, notamment la dernière rencontre Malgré le déséquilibre du ton, on appréciera les fulgurances authentiquement polars que s'accorde Walsh dont un incident nocturne à la violence saisissante. Une curiosité intéressante et une des plus belles interprétations d'Ida Lupino bientôt en route pour sa carrière de réalisatrice.

Sorti en dvd one 2 français chez Warner 

Extrait de la scène d'ouverture

2 commentaires:

  1. Je ne trouve aucun problème de rythme, moi. J'adore ce film que je peux revoir et revoir... Quels protagonistes oubliés?
    Et les dialogues sont géniaux.

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    1. Même si scénario hollhollywoodien oblige tout s'enchasse bien j'ai trouvé la fratrie de Ida Lupino un peu mise de côté alors qu'ils étaient tous très attachants. J'aurais aimé les voir plus le film est trop court ^^

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