Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 2 décembre 2019

The Halfway House - Basil Dearden (1944)

Des voyageurs, perdus en pleine campagne du Pays de Galles, trouvent refuge dans une auberge. L'aubergiste et sa fille agissent d'une façon très étrange et l'atmosphère qui règne est pesante. Les pensionnaires ne trouvent ensuite que des journées datés de l'année passée. Cette suite d'évènements inquiétants ne rassure pas du tout le groupe...

The Halfway House s'inscrit, dans le contexte du cinéma de propagande anglais des années 40, parmi les bizarreries mystiques et surnaturelles dont le postulat fantastique sert de révélateur aux personnages dans ce contexte de guerre. On pense au Thunder Rock des frères Boulting (1942), A Canterbury Tale (pour l'atmosphère du moins) de Michael Powell et Emeric Pressburger (1944) et ou They came to a city encore de Basile Dearden (1944). The Halfway House est cependant artificiellement mêlé à ce courant par les modifications qu'apporte le studio Ealing à la pièce de Denis Ogden. Les personnages et leurs problématiques étaient détachés de tout contexte historique dans la pièce, et le drame antérieur qui hantait l'auberge était un meurtre qui devient un bombardement dans le film.

Le début du film nous introduit ainsi un groupe de personnages en proie à des drames plus ou moins grave que l'aventure viendra apaiser. Le capitaine Meadows (Tom Walls) est un marin meurtri par une défaite qui l'a vu être accusé de lâcheté et qui lui a fait quitter l'armée. Mais son plus grand drame est la mort de son fils sur le front que lui reproche son épouse Alice (Françoise Rosay). On croisera aussi la route d'un soldat fraîchement sorti de prison et prêt à retomber dans le mauvais chemin, un couple en instance de divorce que leur fille Joanna (Sally Ann Howes) tente de réconcilier à leur insu, un chef d'orchestre condamné (Esmond Knight) et quelques autres larrons. Tous vont se retrouver dans une auberge du Pays de Galles supposée avoir été détruite dans un bombardement un an plus tôt mais bien intacte lorsqu'ils s'y présentent.

Pourtant les phénomènes étranges s'accumulent, le registre s'arrête à l'année précédente tout comme les journaux et les spots radiophoniques. Les tenanciers père et fille multiplient les apparitions spectrales et semblent comme omniscients quant aux démons qui rongent leurs résidents. Dearden distille parcimonieusement les éléments surnaturels (les fantômes ne projetant pas d'ombres en pleine lumière) pour privilégier une veine intime où se révèlent les personnages. La prise de conscience du collectif guide chaque mue des héros. Le couple en conflit doit ainsi être réuni pour faire rétablir la cellule familiale dans ce contexte chargé d'adversité, le soldat déchu et le criminel profiteur de guerre doivent quitter leur préoccupations individualistes pour s'engager...

C'est une même logique qui guide l'épanouissement de chaque personnage mais que Dearden évite de rendre trop sentencieuse, variant les tons et les atmosphères. Mervyn Johns et Glynis Johns dégage un mélange de mystère et de proximité chaleureuse en tenanciers, ce qui contribue habilement au mélange des genres où la comédie la plus triviale peut laisser un onirisme sobre s'installer. La fin s'avère très touchante grâce à cet écrin qu'est parvenu à créer Dearden, mais dans l'ensemble le film ne dégage pas la même fascination et mystère que They came to a city à venir dont il semble plutôt une matrice.

Sorti en bluray anglais et dvd zone 2 anglais avec sous-titre anglais chez Studiocanal 

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