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jeudi 28 avril 2022

Le passé se venge - The Crooked Way, Robert Florey (1949)


 Eddie Rice, un héros de guerre, est amnésique. Peu à peu, la mémoire lui revient, et il découvre qu'il a été un gangster recherché.

Le Passé se venge est avec Quelque part dans lanuit de Joseph L. Mankiewicz (1946), un des grands film noir exploitant le thème de l’amnésie. Les deux films ont un postulat proche avec un vétéran de guerre amnésique devant remonter le fil de son passé. Si Quelque part dans la nuit nous embarque dans une intrigue tortueuse reflet de la mémoire embrumée de son héros, Le Passé se venge se concentre davantage sur la dualité de Eddie Rice (John Payne). De retour dans sa ville de Los Angeles, il est rapidement rattrapé par un passé peu reluisant puisqu’il s’avère être Eddie Riccardi, ancien malfrat guetté par la police et les anciens alliés qu’il a trahit dont le menaçant Vince (Sonny Tufts). 

Robert Florey traduit cette dualité dans son approche formelle. Toute la première partie où Eddie Rice est plus spectateur qu’acteur de son destin, malmené par les uns et les autres, détesté par son ex-femme Nina (Ellen Drew), se déroule en plein jour et dans des lieux communs et exposés de la ville. C’est l’envers lisse, vierge et sans aspérités que représente Eddie Rice qui s’incarne ainsi mais également l’affaiblit et l’expose aux menaces. Il est toujours reconnu et interpellé par un protagoniste en sachant davantage sur lui et, curieux de remonter le fil de son passé, les suit toujours pour le pire.

Lorsque à mi-film les évènements se retournent contre lui et qu’ils se trouve acculé, l’atmosphère devient essentiellement nocturne, oppressante et stylisée à travers la superbe photo de John Alton. Dès lors on sent aussi la face sombre et brutale du héros, celle de son côté Eddie Riccardi (assez cocasse d'ailleurs que le côté vierge et positif corresponde au nom de famille wasp et la part enfouie et négative au nom à consonnance étrangère), ressurgir dans une présence plus inquiétante et la transformation du jeu de John Payne. Ahuri, naïf et presque benêt durant la première partie, sa présence corporelle devient féline et intimidante, son phrasé plus sec et ses manières plus violente. L’intérêt du film tient grandement à sa remarquable prestation. 

Un film noir plutôt prenant et réussi donc, avec quelques caractéristiques mineures mais assez originale pour l’époque avec le rôle assez important de la police scientifique, un coupable étant à un moment confondu à cause d’un de ses ongles retrouvé sur un cadavre. 

Sorti en dvd zone   français chez Sidonis

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