Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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samedi 19 juillet 2025

Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan - Ken Scott (2025)

 En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse.

Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan est l’adaptation du roman éponyme de Roland Perez, personnalité bien connue des médias à travers son métier d’avocat l’ayant placé sous les radars de la télévision et de la radio – notamment en tant que médiateur sur Europe 1. Le roman, autobiographique, était une ode touchante à sa mère dont la volonté inébranlable en fit l’homme qu’il est devenu. En effet, Roland Perez né avec le handicap d’un pied bot voit sa mère viscéralement refuser l’avenir peu reluisant qui en apparence s’offre à lui. La première partie du film, la plus réussie, est une charmante capsule temporelle au cœur du début des années 60, brassant l’intime et le collectif. La difficulté à se mouvoir isole Roland de l’extérieur, un extérieur dans lequel Esther (Leïla Bekhti), va l’imposer à force de volonté. 

Ce sera d’abord en forçant la porte des médecins pour le guérir et en définitive y parvenir par d’étonnants chemin de traverse. Cela passera aussi par inviter ce monde extérieur au sein du foyer, Ken Scott brassant une chaleureuse chronique par laquelle Roland s’éduque intellectuellement et émotionnellement aux sons des chansons de Sylvie Vartan. Le réalisateur nous immerge au sein des bonheurs et des heurts de cette famille d’immigrés juifs tunisiens, et cette enfance hors-normes de Roland Perez est un vecteur par lequel évoquer l’intégration, la solidarité, mais parfois aussi la stigmatisation d’une communauté.

La première partie, pleine d’allant, d’énergie et d’inventivité célèbre la hargne d’une mère à offrir le destin qu’il mérite à un fils parti du mauvais pied, si l’on ose dire. La narration alerte, les ellipses inventives et la voix-off tendre et distanciée participent à cette réussite. La seconde partie pèche davantage justement sur cette narration elliptique distendant un peu trop les années et évènements, mais est rattrapée par une émotion plus profonde. Le volontarisme d’Esther pour Roland si bénéfique durant l’enfance devient un fardeau envahissant à l’âge adulte, d’abord source d’humour tendre puis de conflits. 

C’est justement par l’arrivée de la bienfaitrice extérieure dans l’intime, Sylvie Vartan (dans son propre rôle) que les tensions naissent pour un Roland n’étant jamais tout à fait sorti de sa peau de petit garçon complexé. C’est l’occasion de découvrir un Jonathan Cohen dans un registre plus vulnérable et dramatique, tandis que Leïla Bekhti impressionne et émeut par sa douceur et son énergie, faisant montre d’une vraie finesse sans tomber dans les clichés de la « mère juive ». Il en reste en définitive une jolie comédie et un touchant portrait maternel. 

Sorti en bluray chez Gaumont 

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