Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 14 mars 2019

The Angels wash their faces - Ray Enright (1939)


Gabe Ryan, tout juste sorti d'une maison de correction, décide de s'installer dans un nouveau quartier avec sa soeur, Joy. Le jeune homme souhaite repartir à zéro, mais il se retrouve malgré lui dans les affaires du chef de la mafia locale et de politiciens corrompus. C'est alors qu'il se retrouve accusé injustement d'assassinat et d'incendie criminel.

The Angels Wash Their Faces est une production lancée pour surfer sur le succès de Les Anges aux figures sales de Michael Curtiz (le titre original Angels with dirty face entretenant le lien) sorti l'année précédente. L’un des liens entre les deux films est la présence des Dead End Kids, turbulente et célèbre troupe d’enfants acteurs révélés par le Dead End de William Wyler (1937). Ils constituaient l’enjeu moral des Anges aux figures sales, hésitant entre la fange au contact du gangster James Cagney ou possiblement sauvables en suivant la voie morale de l’antagoniste issu de l’église Pat O’ Brien. 

 The Angels Wash Their Faces fait cette fois des enfants les moteurs de leur propre salut face à la corruption des adultes. Les Dead En Kids une nouvelle fois petites frappes sympathiques du quartier se lie d’amitié avec Gabe Ryan (Frankie Thomas), un jeune en quête de rédemption en sortant de maison de correction et venu vivre avec sa sœur (Ann Sheridan). La première partie du film tisse un implacable piège de déterminisme social avec ce quartier insalubre, des adolescents livrés à eux-mêmes et une corruption ambiante qui se manifeste par des incendies criminels en vue de spéculations immobilières. C’est très intéressant dans la description des figures maléfiques qui maintiennent les démunis dans leurs handicaps sociaux, que ce soit par intérêt pour les mafieux qui feront accuser Gabe des incendies ou cette affreuse institutrice (Margaret Hamilton, la sorcière de Le Magicien d’Oz (1939)) méprisant ces jeunes gens sans les aider à s’en sortir. Dans ces moments, le film s’approche de la richesse du film de Michael Curtiz. 

Malheureusement une idée pourtant intéressante sur le papier (les enfants étant provisoirement à la tête e la mairie selon une tradition locale) pousse la suite du film dans la comédie policière un peu poussive où les Dead En Kids font leur numéro en menant l’enquête. C’est cousu de fil blanc et assez grossier dans les rebondissements et bons sentiments – pas aidé par un Ronald Reagan transparent. Du coup le film ne demeurera qu’une curiosité dérivée d’un vrai classique du film de gangster, dommage.

Sorti en dvd zone 2 français chez Warner 

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