Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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vendredi 12 mars 2021

The Goose Steps Out - Basil Dearden (1942)


 Potts, professeur d'anglais, est le parfait sosie de Müller, un espion allemand. Le vrai Müller est arrêté et les services britanniques d'espionnage vont convaincre Potts de se substituer à Müller et de se faire parachuter en Allemagne pour percer un secret de guerre dissimulé dans un curieux laboratoire...

The Goose Steps Out est un des premiers films de Basil Dearden, où il se met au service du comique anglais Will Hay avec lequel il avait déjà coréalisé The Black Sheep of Whitehall (1942). Will Hay était devenu célèbre en Angleterre à la scène puis au cinéma avec un personnage d'enseignant farfelu qui lui valut des triomphes commerciaux au sein du studio Gainsborough avec des œuvres comme Boys Will Be Boys (1935), et surtout Oh, Mr Porter! (1937), son film le plus populaire. En 1940 Hay s'engage avec le studio Ealing et va creuser le même sillon, avec la particularité de contribuer à l'effort de guerre dans ses intrigues où l'antagoniste de The Ghost of St Michael's (1941) et The Black Sheep of Whitehall s'avère être un nazi. The Goose Seps Out s'avère encore plus frontal avec son postulat où un professeur sosie d'un espion allemand va se trouver enrôler par les services secrets et dépêché en Allemagne pour mener l'enquête. Il est assez amusant de constater qu'il est souvent question de sosie, double et duperie dans les comédies dénonçant le nazisme comme les classiques Le Dictateur de Charlie Chaplin (1940) et To Be or Not to Be de Ernst Lubitsch (1942).

Aucune velléité de réalisme, le déroulement de l'intrigue sert entièrement la loufoquerie de Will Hay qui se retrouve déjà en mission en Allemagne au bout de dix minutes. L'idée est de confronter l'excentricité de Hay à la raideur des nazis régulièrement plus ridicules qu'intimidants (alors que sous les rires le sentiment de danger demeurait chez Chaplin ou Lubitsch). Le côté potache purement burlesque a assez mal vieilli (l'infiltration dans le laboratoire secret), mais le contraste entre Hay et ses adversaires est très plaisant quand il travaille par le dialogue et la gestuelle l'anglicité de l'un et la germanité caricaturale des autres. La scène où Hay donne un cours à de jeunes apprentis espions allemand pour en faire de parfait anglais est assez jubilatoire par son festival de jeux de mots, étirement de gags sur la manière de prononcer différents termes anglais.

Hay malgré tous ces efforts est incapable de dissimuler son identité mais ses facéties s'intègrent parfaitement à la paranoïa, dénonciation facile et finalement bêtise inhérents au nazisme. Ce n'est pas forcément très fin mais rondement mené tant narrativement que formellement avec un Dearden qui orchestre quelques moments spectaculaires inattendus. Le périlleux climax en avion est aussi impressionnant que drôle en jonglant bien entre farce et suspense, avec un usage efficace des maquettes et de la rétroprojection (Dearden se fait la main avant son aérien et plus nanti Out of the clouds (1955)). Donc rien d'inoubliable mais l'abattage de Will Hays, le rythme alerte et le savoir-faire de Dearden font passer un moment sympathique.

Sorti en dvd zone 2 français chez Tamasa

1 commentaire:

  1. Bonjour. Je ne connais pas ce film. Par contre, j'ai vu récemment Un détective trés privé (Who Done It?) avec Benny Hill de 1956. Distrayant.

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