Jim McLaine (David Essex) essaie de percer avec
son groupe The Stray Cats. Mais ils vont de galère en galère. Jusqu’à
ce qu’il recrute un vieil ami Mike (Adam Faith) pour jouer les
impressari. Le groupe enregistre bientôt son premier disque qui triomphe
en Angleterre puis aux Etats-Unis. C’est le début du succès mais aussi
le début de la fin.
Un an après le triomphe commercial de That'll Be the Day sort donc Stardust,
sa suite directe cette fois réalisée par Michael Apted. Nous avions
laissé le héros Jim McLaine (David Essex) au moment où il abandonnait
tout pour endosser une carrière de musicien au sein du groupe Stray
Cats. C'est là que nous le retrouvons, végétant et tentant tant bien que
mal de gravir les échelons avec sa formation. Il va contacter son
ancien compagnon d'infortune Mike (Adam Faith qui reprend le rôle tenu
par Ringo Starr dans le premier film) dont le bagout pourrait bien les
aider en tant que manager.
Après la nostalgie des années 50 de That'll Be the Day,
c'est celle du début sixties qui est à l'honneur avec à l'émergence des
groupes Mersey-beat en Angleterre dans le sillage des Beatles puis la
British Invasion qui les fera exploser aux Etats-Unis. Le film était
certainement précurseur à l'époque dans son évocation sans fard du rise
and fall d'une rock star, mais nombre de situations ont depuis été
largement usée (le récent biopic de Queen Bohemian Rapsody
en décalque complètement la structure et certains personnages comme le
manager toxique). Tant que l'on reste dans le fantasme sixties cela
reste agréable, que l'ambiance de pubs enfumés où le groupe fait ses
premières armes, la promiscuité des premières tournées mouvementées à
l'économie ou encore la frénésie des premières fans.
La suite est
un peu plus attendue même si reposant sur la réalité qui fit imploser
beaucoup de groupe, à savoir la quête de réussite sur le marché
américain et l'exploitation par les financiers à coup de formatage et de
tournées harassantes. Jim McLaine déjà moralement douteux dans le
premier film cède joyeusement à tous les clichés de la rock star
décadente. Ego surdimensionné le poussant à faire de ses partenaires des
faire-valoir (les Stray Cats devenant Jim McLaine and the Stray Cats),
coucheries multiples avec les groupies et consommation effrénée de
drogues diverses. On perd l'originalité de ton et l'atmosphère lumineuse
de That'll Be the Day pour montrer
l'envers du rêve auquel aspirait Jim dans ce second film, et qui relève
d'un enfer de solitude. L'un des atouts de cette suite réside néanmoins
dans sa mise en scène.
Claude Whatham excellait à reconstituer une
époque révolue dans de belles vignettes (ce qu'il confirmera d'ailleurs
en signant par la suite le beau film pour enfant Hirondelles et Amazones (1974)) tandis que Michael Apted, venu de la télévision et du documentaire (notamment le culte 7 up))
instaure un style à vif, une urgence et un chaos qui correspond bien
aux excès des personnages. David Essex est une nouvelle fois très bon,
le jeune homme instable en quête d'ailleurs étant devenu un égoïste
ingérable et perché. Là encore la réalité et le cliché de l'époque sont
bien rendus, tant dans l'évolution musicale de Jim (les rock gentils des
débuts laissant place aux opéras rock aux concepts fumeux, on sent le
petit tacle au Tommy des Who pourtant un
bon disque) les retraites mystiques de star avec notre héros s'isolant
dans un manoir espagnol. L'interprétation globale sauve l'impression de
déjà-vu, notamment Adam Faith excellent en manager vampire vivant de
trop près le succès de ses poulain, et son pendant carnassier et plus
business incarné par un Larry Hagman en répétition pour son futur rôle
de JR Ewing.
Le vrai point irréprochable réside, comme dans le
premier film, sur la musique. Le chanteur et producteur Dave Edmunds
signe tous les morceaux originaux du film (en plus de jouer un des
membres du groupe) et décalque brillamment les tendances musicales de
chaque période, que ce soit les belles compositions Mersey-beat (son
qu'il remettra au gout du jour quand il produira le groupe The Flaming
Groovies) ou les grands écarts pompeux du prog rock. Détail amusant,
quelques années plus tard il produira les Stray Cats, groupe bien réel
cette fois et responsable d'un revival rockabilly au début des années
80. On perd donc le ton singulier du premier film mais cette suite sans
surprise n'est pas inintéressante.
Sorti en bluray et dvd zone 2 anglais chez Studiocanal et doté de sous-titres anglais
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