Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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dimanche 27 octobre 2024

13 Steps of Maki: The Young Aristocrats - Wakai kizoku-tachi: 13-kaidan no Maki, Makoto Naito (1975)


 Maki est la chef d'un gang de femmes qui se bat pour la justice, mais elle finit par être arrêtée et envoyée dans une prison pour femmes sadiques. Maki pourra-t-elle s'échapper et se venger ?

Au début des années 70, Sonny Chiba afin d’asseoir sa popularité naissante en tant que premier rôle et héros de cinéma d’action, décide de proposer au Japon le pendant des films martiaux urbains popularisé par Bruce Lee à Hong Kong. Il va ainsi tout d’abord se montrer actif en coulisse avec la création de la JAC (Japan Action Club) une école de cascadeurs apte à alimenter ses propres films mais aussi toute la production japonaise en spécialistes du cinéma d’action et ainsi offrir des œuvres plus spectaculaires. A l’écran, cela se manifeste notamment par le succès de la saga Streetfighter dont il tient le haut de l’affiche dans les trois premiers volets (The Streetfighter (1974), Return of the Street Fighter) (1974), The Street Fighter's Last Revenge (1974)). Il va en profiter pour introduire ses protégés au sein de la JAC comme Etsuko Shihomi, héroïne de la saga parallèle des Sister Streetfighter (Sister Streetfighter (1974), Sister Street Fighter: Hanging by a Thread (1974) et The Return of the Sister Street Fighter (1975)).

13 steps of Maki s’inscrit dans ce sillage et offre une autre facette du talent de Etsuko Shihomi. Le film surfe sur plusieurs genres à la mode du cinéma d’exploitation japonais des années 70 et produits au sein de la Toei. Tout d’abord il y a les films de Pinky Violence, mélangeant érotisme et rébellion adolescente à travers les sukebans (délinquantes japonaise) défiant l’autorité patriarcale et masculin à travers des sagas comme Delinquant Girl Boss ou Terrifying Girls High School. On trouve aussi les ersatz de La Femme Scorpion et ses suites, peuplées d’héroïnes vengeresses après avoir été trahies par les hommes et explorant le sous-genre du film de prison.  

13 steps of Maki va picorer dans toutes ses formules bien huilées de manière très basique. Ainsi il n’y a clairement pas l’inventivité pop et la furie vindicative des sukeban (Delinquent Girl Boss: Worthless to Confess (1971) ou Terrifying Girls' High School: Lynch Law Classroom (1973) en exemple les plus mémorables), ni la profondeur thématique et la réflexion sociale de La Femme scorpion. On calque vraiment les canevas des genres existants en y ajoutant l’élément martial plus travail que les escarmouches urbaines des sukeban ou des émeutes de prison de La Femme scorpion.

Etsuko Shihomi incarne ici une jeune fille droite, chef de bande prête à tout pour combattre l’injustice et qui va être confronté à une bande de yakuzas retors. On retrouve malgré tout une certaine dimension grinçante puisque les antagonistes se partagent entre un grand patron d’entreprise corrompu et les yakuzas auquel il délègue ses basses manœuvres. Cela ne va pas plus loin mais témoigne de la façon naturelle dont le monde des affaires et du crimes sont en collusion dans la fiction forcément inspirée par la réalité. L’histoire est des plus simples entre combats, trahisons, séjours en prison, évasion et vengeance, le tout s’enchaînant de manière mécanique (on sent une volonté de condenser dans l'urgence le contenu du manga d'Ikki Kajiwara et Masaaki Sato dont est adapté le film) mais tenu à bout de bras par le charisme d’Etsuko Shihomi en Maki. 

On admire ses compétences martiales et quelques prouesses de cascades, filmées par Makoto Naitô dans un style oscillant entre l’approche chaotique et heurtée d’un Kinji Fukasaku, quelques élégants travelling travaillant la topographie des décors et de nombreuses plongées dont les vues d’ensemble mettent en valeur les joutes de Maki dans un élan plus grandiloquent. Les chorégraphies sont sommaires (c’était déjà le cas dans les Streetfighter) mais les combats sont particulièrement sanglants et brutaux, sans pour autant atteindre les hilarants niveau de sadisme de Streetfighter - Sonny Chiba s'offre d'ailleurs une apparition en flashback, étant le frère aîné de Maki. Il y a une vague tentative de profondeur et de drame plus appuyé, notamment lorsque la sororité va surmonter les différences de classe sociale, mais cela reste trop simpliste pour éveiller une réelle émotion.Une œuvre loin de ses modèles donc, mais une série B d’action concise et plutôt plaisante devant laquelle l’on passe un bon moment.

 Sorti en bluray japonais sous-titré anglais

 Extrait de la scène d'ouverture

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