Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Le Froussard héroïque - Royal Flash, Richard Lester (1975)
Une détonnant et délirante aventure historique qui aurait pu être fabuleuse mais qui s'avère tout juste plaisante par la faute de l'incompétence de Richard Lester. Le film adapte la série de roman de George MaDonald Fraser consacré à l'anti- héros Harry Flashman, soldat officier britannique couard, joueur et amateur de femmes dont les mésaventures se mêlent aux grands évènement et personnage de l'Europe agitée du milieu du 19e siècle. Royal Flash est le deuxième livre de la série (qui en compte 12 paru entre 1969 et 2005) et est adapté par l'auteur en personne qui collabore là pour la seconde fois avec Richard Lester après avoir signé les script de son diptyque Les Trois Mousquetaires/On l'appelait Milady (il s'occupera également de la suite tardive et ratée des années 80).
Dès la géniale séquence d'ouverture le ton est donné. Dans une sorte de parodie de l'ouverture de Patton, Flashman nous apparaît tout en posture solonnelle avec le drapeau britannique en arrière plan pour déclamer un discours patriotique et fier à des jeunes cadets. Un orateur admiratif fait alors le récit des exploits qui valent son prestige à notre héros, tandis qu'à l'image apparaissent les faits réels à savoir un acte de lâcheté absolue en Afghanistan (cadre du premier livre de Fraser) qu'un malentendu va faire passer pour de l'héroïsme. Lester reprend ensuite avec bien moins de brio les idées du Tom Jones de Tony Richardson à savoir passer le film historique à la moulinette parodique, décalée et paillardes avec un Malcolm McDowell impérial en obsédé décadent et joueur.
Une des première scène en casino clandestin avec femmes légères aux corsets prêt à exploser, hommes libidineux et ridicules dans une ambiance délicieusement décadente est des plus savoureuses à ce titre. Malgré ce côté rigolard, le film est visuellement somptueux avec une direction artistique splendide offrant son lot de tableau en mouvement inspiré sur une très belle photo de Geoffrey Unsworth. La musique de Ken Thorne donne quant à elle un ton sautillant au différents classiques du répertoire germaniques (dont du Wagner à toutes les sauces) pour accompagner les différentes contrées traversées par Flashman et sied fort bien à l'atmosphère du film.
La trame dépeint donc les démêlées de Flashman qui s'est fait un ennemi de mortel de Bismarck quelques années plus tôt, ce dernier prenant sa revanche en l'entraînant dans un complot où il doit momentanément prendre la place du monarque d'un duché qu'il convoite notre héros étant son sosie. Malcolm MacDowell est excellent, toujours l'air ahuri et dépassé par les évènements il incarne idéalement ce héros médiocre mais attachant. A l'opposé Oliver Reed en Bismarck impose une magistrale prestance et on signalera également Alan Bates en homme de main fourbe et une Britt Ekland qui joue de son image sexy en incarnant une duchesse frigide. Les rebondissements s'enchaînent donc dans une ambiance bonne enfant sur cette trame prenante mais le tout s'écroule bientôt.
Ce qui faisait le charme et la reconnaissance critique des films de Lester c'était cette dimension distanciée et bouffonne où le réalisateur semblait toujours gentiment se moquer de ce qu'il racontait. C'est précisément cela qui rend une bonne partie de ses films irregardables aujourd'hui. Superman II en a pâti tout comme ses très pénible adaptations d'Alexandre Dumas et ce n'est que quand il mène un récit avec un minimum de rigueur que le film est réussi comme Petulia (même si pour ce dernier je soupçonne définitivement Nicolas Roeg directeur photo de l'avoir dirigé a sa place tant il évoque plus son style a venir que celui brouillon de Lester) ou La Rose et La Flèche. Après une première moité certes décalée mais qui restait prenante, le film sombre donc dans la pantalonnade pur et simple dans sa dernière partie ou raccourcis scénaristiques et gags bien lourd diluent progressivement l'intérêt.
Le clou est atteint lors d'une dernière scène farceuse qui n'achève rien et laisse tout en suspend. Un beau gâchis qui mériterait vraiment une nouvelle version, un Terry Gilliam (qui dans Time Bandits offrait ce genre d'Histoire malmenée) s'en délecterait (une série TV serait aussi prévu paraît il). Ca m'a en tout cas donné très envie de lire les livres c'est déjà ça.
Sorti en dvd zone 1 chez Fox avec VF ou sous-titres anglais. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le personnage de Flashman le très complet lien Wikipedia ici
Extrait de la dernière scène pas d'inquiétude ça n'entache rien à un futur visionnage !
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