Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Torpilles sous l'Atlantique - The Enemy Below, Dick Powell (1957)
Au début de la Seconde Guerre Mondiale, Murrell (Robert Mitchum), alors capitaine d’un cargo commercial, est torpillé par un sous-marin allemand et perd son épouse dans le naufrage. Recueilli après avoir passé vingt-cinq jours sur un radeau, il accepte le commandement d’un destroyer car il préfère, dit-il, « être du bon côté du canon ». Son passé de « civil » inspire une certaine méfiance à ses hommes, mais l’occasion se présente bientôt pour lui de prouver ses capacités. L'asdic (ancêtre du sonar)détecte en effet la présence d’un sous-marin allemand. Celui-ci, commandé par Von Stolberg (Curd Jürgens), a également repéré son ennemi mais, fort habilement, Murrell se maintient toujours à la même distance afin que le signal émis par son navire passe pour un faux écho.
Un excellent suspense maritime montre que quelques années après le conflit les films de consacrée à la Deuxième Guerre Mondiale pouvait montrer une vision plus nuancée ou équilibrée des belligérants. Nous avons donc ici un long et haletant duel entre un destroyer américain et un sous-marin allemand dont les deux capitaine se livre à une redoutable partie d'échecs pour parvenir à la destruction de l'autre. Le début est un modèle d'introduction qui illustre parfaitement le côté non manichéen de l'entreprise dans les différences et points communs entre Murrell (Robert Mitchum) et Stollberg (Curd Jurgens).
Mitchum incarne un capitaine dans la force de l'âge qui semble avoir tout à prouver à son nouvel équipage (notamment le fait d'être sujet au mal de mer) et affirme un volontarisme énergique. A l'inverse Curd Jurgens est un vieil officier usé et peu concerné par l'idéologie nazie, nostalgique de la Grande Guerre bien plus noble à ses yeux. Le script n'élude bien sûr pas la présence de vrai nazis du côté allemand (surtout un en fait) mais cherche surtout à montrer les similitudes entre ces deux professionnels, ces deux équipages tous peuplés de jeunes matelots que les circonstances amènent à s'affronter.
Powell dépeint donc de manière tout aussi forte les prouesses stratégiques de chaque camps et faire des allemands les "traqués" rééquilibre un un peu notre regard. Le script est d'ailleurs très limpide et compréhensible sur les manoeuvres et faux semblants effectués de part et d'autres, vraiment très efficace. L'autre point fort c'est bien évidement la prouesse technique et le film est vraiment un des plus impressionnant de l'époque, obtenant même l'Oscar des effets spéciaux l'année suivante. Alternant plan truqués et ceux d'un réel destroyer de classe Buckley, maquettes sous-marines soignées et plans large en extérieur renforçant la véracité c'est un vrai tour de force mis en scène avec une belle ampleur par Dick Powell.
Le clou est atteint lors du final dantesque et tendu où le destroyer et le sous-marin allemand entrent en collision et qui multiplient les plans impressionnants. C'est aussi là que se s'accomplit l'idée poursuivie tout au long du film avec le respect mutuel entre les adversaires qui se sont prouvés leur valeur tout au long de l'affrontement. Un beau dernier échange entre Jurgens et Mitchum (tout deux impeccables comme souvent) maintient donc la bonne impression de ce très bon film de guerre.
Rebonsoir, bon film de genre en effet avec du suspense. Jurgens et Mitchum convaincants. Bonne soirée.
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