Dans une Amérique futuriste, les prisonniers sont contraints de
participer à de très violentes courses automobiles dans des arènes
fermées. C'est dans ce contexte qu'un homme qui doit être libéré dans
quelques semaines se voit assigné à participer à l'une de ces courses.
Celle-ci est une course à la mort ! Il devient alors l'un des favoris du
public qui le connaît sous le nom de Frankenstein...
Parmi les plus fameuses productions seventies de Roger Corman, La
Course à la Mort de l’an 2000 de Paul Bartel était un savant mélange de
série B outrancière typique de l’époque et de farce politique
subversive avec son message virulent sur le spectacle comme opium du
peuple. Voir le très mauvais Paul Anderson s’atteler au remake n’avait donc rien
de rassurant, malgré les notes d’intention de ce dernier, désirant
replacer la charge du film dans le contexte des médias actuels avec la
télé réalité.
Le film est plutôt raté à ce niveau, hormis les
manigances du personnage de directrice sadique, incarnée par Joan Allen,
en quête d’audimat et de sensationnel, le thème est finalement à peine
effleuré. Jamais le regard du spectateur (pourtant présent dans le film
original) n’est interrogé, ni l’impact médiatique des courses, leur
déroulement en vase clos au sein de la prison n’étant pas la meilleure
des idées.
Pourtant, un peu à la manière du remake de Assaut de Carpenter
par Jean François Richet, l’évacuation du message politique au profit du
pur film de genre sans prétention s’avère assez convaincante. Les
changements du scénario par rapport au film original vont dans ce sens
(notamment l’histoire et l’identité de Frankenstein connue d’entrée),
avec une ambiance de film de prison plus prononcée, le début du film
enchaînant les clichés les plus éculés du genre avec ses gangs raciaux,
la provocation et le bizutage des nouveaux venus.
L’amateur d’action virile (avec ses moments bien putassiers, dont ces
bimbos venues d’autres pénitenciers dont on cherche encore l’utilité
autres qu’esthétique), devrait donc y trouver son compte, Anderson se
montrant plutôt efficace (à défaut d’être aussi tourbillonnant et
inventif qu'un Speed Racer) lors des scènes de courses,
en multipliant les cascades spectaculaires et les morts bien graphiques
dont une décapitation au rétroviseur des plus brutales.
Jason Statham
est une nouvelle fois parfaitement à l’aise et charismatique (il
mériterait vraiment de se faire offrir des rôle plus consistants montrant de vraie disposition dramatique dans Braquage à l’Anglaise notamment), bien entouré par
une galerie de personnages dégénérés à la caractérisation très bd dans
l’esprit, même si Tyrese Gibson déçoit en Machine Gun Joe, bien loin de
la prestation survoltée de Stallone dans le film original. Plutôt
plaisant au final, et relevant un peu la filmographie généralement
médiocre de Paul Anderson.
Sorti en dvd zone 2 français chez Universal
Tótem (2024) de Lila Avilés
Il y a 4 heures
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