En pleine Seconde
Guerre mondiale, quatre agents secrets de la Couronne sont parachutés en France
afin d’espionner les troupes nazies.
Service Secret est
une production assez standard du cinéma anglais de propagande des années 40.
L’intérêt tient de la dichotomie entre son postulat de base typique du genre, et
un certain écart entre humour et gravité. Quatre agents secrets anglais, le Major
Peter Garnett (Hugh Williams), le français exilé Raoul de Carnot (James Mason), Nobby Clark
(Michael Wilding) et le Capitaine Red Gowan (Roland Culver) sont envoyés en
France afin d’y récolter des informations.
Au motif assez flou de la mission
s’ajoute un ton étonnamment décontracté dans l’introduction des héros forçant
le trait sur leurs nationalités différentes (Mason qui en fait des tonnes en
français charmeur et féru de cuisine, accent à l’appui) et dialogues machistes
sur leurs conquêtes féminines qui instaure leur complicité. Ce relâchement se
poursuit dans les premières scènes en France où les nazis sont annoncés avec
une menace teintée d’ironie (ce tank mitrailleur qui annonce son arrivée par un
Tannhäuser hurlé par son haut-parleur)
mais aussi tourné en ridicule par leurs attitude raide et outrées ne
pouvant rivaliser avec le bagout anglais.
L’intérêt du film ne repose pas en effet sur son suspense
grossier mais plutôt dans sa description de la France occupée d’alors.
L’angoisse latente de cette menace suscite des interrogations dans la
population, entre détachement, individualisme et l’opportunisme de la
collaboration. Cela s’incarne notamment par Michèle (Carla Lehman) sœur de
Raoul privé si longtemps de son frère et souffrant d’endosser toute les responsabilités
l’enjoint et ne se soucier que de sa famille et d’oublier sa mission. On devine
en filigrane l’individualisme et la lassitude du peuple français qui conduisit
à la défaite mais les velléités rassembleuse du scénario font de l’évolution de
Michèle le moteur du film et avec elle celle d’un peuple français fier et prêt
à relever la tête.
Confronté au sens du sacrifice nécessaire au salut de la
nation (autant par une perte personnelle qu’un regard différent sur son
environnement à travers une révélation) elle étendra la portée de son regard
pour enfin devenir une résistante.L’interprétation subtile de Carla Lehman amène ces
réflexions intéressantes mais par ailleurs le film reste très basique et
grossier, y allant de son lot d’extravagance. On passe sur le fait que tout le
monde parle anglais pour des facilités de narration mais le QG allemand façon
base de James Bond dénote un peu. Inégal mais intéressant donc.
Sorti en dvd zone 2 français chez Elephant
Extrait
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