Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Ma Soeur est du tonnerre - My Sister Eileen, Richard Quine (1955)
Deux soeurs, Eileen et Ruth Sherwood, une actrice l'autre écrivain, quittent l'Ohio pour New-York, afin de faire fortune et mener la belle vie.
Un tourbillon de bonne humeur, de fougue juvénile et de couleurs, léger comme une bulle de savon, voilà ce que nous ont concoctés Richard Quine et Blake Edwards avec ce bijou de comédie musicale. La réussite est d'autant plus grande que le film trouve son origine dans un matériau déjà usé jusqu'à la corde. A l'origine il y a donc une série de courtes histoires en partie autobiographique écrite par l'auteur journaliste Ruth McKenney publiée dans le New Yorker puis regroupée dans un roman en 1938. Le succès est tel que les déclinaisons seront multiples : une pièce de théâtre en 1940, un premier film en 1942, une feuilleton radiophonique (où Rosalind Russel et Janet Blair reprennent leur rôles tenus dans le film), un spectacle à Broadway en 1953 et après le film de Quine une série télévisée au début des années 60.
Richard Quine épaulé par Blake Edwards au scénario parvient pourtant à faire du neuf en resserrant le récit original et en en développant de nouveaux aspect, tout en faisant table rase des versions passées puisque aucune des chansons du musical de Broadway n'est conservées (pourtant signée Berstein entre autre). A la place on a de nouvelle compositions de Jule Styne et Leo Robbin, brillante et plus adaptée au ton enjoué et insouciant du film de Quine. On assiste donc à l'arrivée de deux soeurs à New York, ayant quittées leur Ohio natal pour réussir respectivement en tant qu'écrivain et actrice. Hormis leur complicité et leur affection réciproque tout les oppose. Eileen (Janet Leigh) la cadette est d'un caractère enjoué d'une beauté lumineuse lui attirant toutes les faveurs masculine. A l'inverse Ruth (Betty Garret) l'aîné est plus complexée et cynique, éclipsée qu'elle est par Eileen à qui elle n'arrive pas à en vouloir néanmoins.
En effet pas de trace de jalousie où de sentiments négatifs, les deux soeurs devront surmonter leurs caractère et aller de l'avant face à toutes les embûches se plaçant sur le chemin de leur réussite. Le film fait preuve d'un entrain et d'une joie peu commune pour dépeindre les aventures de nos héroïnes. Personnages truculents avec Kurt Kaznar génial en propriétaire roublard, gags irrésistibles tel l'appartement vibrant à chaque passage du métro et veine sentimentale touchante son de la partie. Pour ce dernier aspect si la partie concernant Janet Leigh est réussie mais classique (dont une amourette un tenancier de drugstore timide joué par un tout jeune Bob Fosse) c'est vraiment le personnage de Betty Garret le plus attachant.
D'un rôle ingrat de beauté quelconque, Betty Garret compose un personnage magnifique dans sa résignation et manque de confiance en soit, condamné à n'être que l'ombre de sa soeur. La romance avec Jack Lemmon (tout jeune et plein d'allant aussi) est l'occasion pour Quine de déjà distiller une ébauche des mise en abîme alambiquées de certains de ses films à venir (on pense notamment à Comment tuer votre femme) lorsque Ruth crée la confusion entre le personnage de ses nouvelles inspiré de sa soeur et elle même.
Si la mélancolie a sa place (les échecs professionnels, le mal être de Ruth qui offre une des plus belles chansons du film As soon as they see Eileen) c'est réellement la joie de vivre et le ton positif qui domine dans ce Greenwich Village estival filmé dans un scope superbe. Les chansons sont splendides, les chorégraphies originales et entraînantes (superbe duel entre Bob Fosse et Tommy Rall) et Quine et Edwards laissent éclater la folie qui les caractérisent le temps d'une scène inoubliable où Ruth est traquée par une horde de marins portugais sous le charme jusque chez elle, le tout se terminant en immense fête où tout le quartier les rejoints. Grande réussite pour le spectacle le plus euphorisant qui soit.
Sorti en dvd zone 1 et doté de sous titres anglais
Très contente de voir que tu as aimé cette comédie musicale, qui compte parmi mes favorites! J'espère que ta critique enthousiaste donnera envie à plusieurs de s'y pencher.
C'est désormais une de mes favorites aussi ça m'a mis une sacré pêche ! D'ailleurs par curiosité je verrais bien la version de 1942 avec Rosalind Russell si elle est trouvable...
Justin, la version 1942 est disponible en DVD en region 1 sur un petit coffret de 4 films : http://www.amazon.com/Screwball-Comedy-Husbands-Sister-Wouldnt/dp/B0024FAG1C/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1300474881&sr=8-1 laurent
Très contente de voir que tu as aimé cette comédie musicale, qui compte parmi mes favorites! J'espère que ta critique enthousiaste donnera envie à plusieurs de s'y pencher.
RépondreSupprimerC'est désormais une de mes favorites aussi ça m'a mis une sacré pêche ! D'ailleurs par curiosité je verrais bien la version de 1942 avec Rosalind Russell si elle est trouvable...
RépondreSupprimerJustin, la version 1942 est disponible en DVD en region 1 sur un petit coffret de 4 films :
RépondreSupprimerhttp://www.amazon.com/Screwball-Comedy-Husbands-Sister-Wouldnt/dp/B0024FAG1C/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1300474881&sr=8-1
laurent
Merci du renseignement je vais donc me mettre en quête de cette première version ! :-)
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