Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Le Secret de la Pyramide - Young Sherlock Holmes, Barry Levinson (1985)
À Londres en 1870, le jeune John Watson fait son entrée dans sa nouvelle école. Il y rencontre un autre adolescent à l'esprit de déduction très développé : un certain Sherlock Holmes... Très vite, Holmes et le futur docteur Watson se lient d'amitié et sont conduits à mener leur première enquête lorsque de mystérieux suicides ont lieu dans leur entourage.
Le principe du "begins" consistant à dépeindre les jeunes années d'une figure célèbre très en vogue dans le cinéma hollywoodien actuel (Batman Begins, Casino Royale...) n'est pas neuf mais la mode est probablement née avec ce film (et le 3e volet des aventures d'Indiana Jones) racontant la rencontre imaginaire et les premières aventures de Sherlock Holmes et son acolyte Watson encore adolescent. Si cet épisode de jeunesse est totalement absent des écrits de Arthur Conan Doyle, le scénario de Chris Colombus (auparavant auteur de celui fameux de Gremlins) est d'une déférence parfaite à l'esprit de l'auteur anglais. La première partie du film défini donc les personnalités établies de ses deux héros dans un contexte teenage et scolaire. Nicholas Rowe (qu'on a apparemment plus trop recroisé sur grand écran depuis dommage) est excellent d'assurance et d'esprit en jeune Sherlock Holmes, incarnant parfaitement les qualités du héros en devenir mais aussi ses failles à travers une certaine fébrilité.
Alan Cox incarne lui un jeune Watson encore timide et emprunté qui va s'affirmer au cours de l'aventure avec Holmes, c'est sa voix off adulte qui fait office de guide dans ce parcours initiatique commun vu à travers ses yeux. On ne peut s'empêcher de constater les énormes similitudes dans l'atmosphère avec la série des Harry Potter lors de toute les séquences dans l'école, l'élève antagoniste de Holmes arborant même suite à une mauvaise blague la parfaite allure d'un Drago Malefoy ! Colombus ayant bien plus tard réalisé les deux premiers volets de Harry Potter le lien est évident.
Produit par Steven Spielberg via sa société de production Amblin, le film est traversé de la schizophrénie du réalisateur entre horreur et merveilleux (doit a rappeler que l'année où il réalisa ET il produisit voire plus Poltergeist ?) qui s'était manifesté de manière spectaculaire l'année précédente dans Indiana Jones et le Temple Maudit où une noirceur malsaine côtoyait l'aventure trépidante. Il en est de même ici où en ces heures de productions édulcorées on s'étonnera de la multitude de pur moments horrifiques et cauchemardesque pour un film pour enfant. Les séquences d'hallucination et de suicide provoquées par le poison égyptien sont l'occasion de scène aussi inventive que terrifiantes où les victimes sont punies dans leurs fêlures les plus intimes ou leurs péché mignons.
Les effets spéciaux d'ILM s'en donnent à coeur joie que ce soit le poulet qui se rebiffe en ouverture, le chevalier qui s'échappe d'un vitrail d'église (toute première séquence à user des images de synthèse) et surtout Watson soudainement agressé par des biscuits (qui rappelle une tout aussi traumatisante scène de cauchemar de Akira). Le Londres victorien lorgne également bien sur les atmosphère gothique de la Hammer lors de la dernière partie totalement nocturne et Spielberg est à nouveau convoqué lors d'une reprise à l'identique de la séquence de rituel sacrificiel du Temple Maudit (d'ailleurs le décorateur est le même sur les deux films), l'Inde cédant la place à l'Egypte.
Le film à la bonne idée de définir la personnalité de Holmes à partir de son mentor et d'un ennemi mystérieux et redoutable révélé en conclusion, on retrouve ainsi la fantaisie et l'inventivité d'un côté et la rigueur et la maîtrise de l'autre s'équilibrant au coeur de l'aventure. Vraiment un excellent film (très bon score de Bruce broughton grand compositeur des 80's un peu oublié aujourd'hui) bien qu'on peine à y distinguer la personnalité de Barry Levinson simple exécutant ici et que sa noirceur trop prononcée en ait causé l'échec commercial. Une bonne surprise vous attends d'ailleurs si vous restez jusqu'au bout du générique...
Sorti en dvd zone 2 français et pour les parisien ça ressort en salle en ce moment un vrai plaisir !
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