1957, Paris, des jeunes filles disparaissent mystérieusement avant de réapparaître, mortes et vidées de leur sang – Pierre Lantin, journaliste, part à la recherche de l’assassin qu’il surnomme « le vampire ».
Un vrai film charnière du fantastique mondial qui aura une descendance considérable sur diverses cinématographies, relancera le genre sous plusieurs incarnations dans les années à venir et établira définitivement certaines carrière. Pour le cinéma italien c'est enfin l'affirmation du fantastique face aux genre et écoles dominants comme le néoréalisme ou la comédie, avec une véritable déferlante du gothique italien dans les années à venir. La trame policière qui se mêle au récit surnaturel anticipe également les intrigues plus tortueuses du giallo, notamment les quelques séquences d'enlèvements des jeunes filles dont le suspense, la tension palpable et menaçante annonce des moments du même style en plus sanglant des années plus tard.
Le film est débuté par Riccardo Freda, grande maître du cinéma populaire italien à l'époque qui en tournera la moitié en 2 semaines avant de claquer la porte suite à des désaccords avec ses producteurs. On retrouve sa patte dans le sens de la narration et du rebondissement exemplaire (il aurait vendu son scénario en en délivrant une bande sonore complète racontant l'histoire pour une émission de radio), ses cadrages précis et sa direction artistique impeccable.
Mario Bava, directeur photo et collaborateur régulier de Freda est chargé de reprendre la main et réussi (comme souvent au cours de sa carrière) l'impossible en tournant la seconde moitié du film en 2 jours, par la grâce de quelques modification au scénario (le personnage du journaliste Pierre Lantin ayant été considérablement mis en avant car c'est le seul rôle majeur dont l'acteur était encore sur le tournage) et surtout de son sens visuel magistral, bien aidé par une équipe technique surdouée et habituée à travailler avec lui.
Le côté policier un peu plan plan est donc contrebalancé par des ambiances gothiques inquiétante à souhait où Bava rend autant hommage à ses maîtres (on pense souvent aux Frankenstein de James Whale et autres classique Universal dans le jeu d'ombres avec le décors et les personnages) qu'il annonce ses chefs d'oeuvre à venir comme Le Masque du Démon, Les Vampires étant le dernier film qu'il réalise sans le signer de son nom. Sans provoquer la grande trouille, des moments tout de même sacrément angoissant notamment tout ce qui a trait à aux transformations du personnage de Gianna Maria Canale, avec un effets spécial assez extraordinaire et quasiment en un plan, surtout quand vient l'explication dans les bonus tellement simple et astucieuse et enterrant tout les morphings du monde.
Le succès international du film lancera également la Hammer sur le créneau avec le destin que l'on sait, et en France Franju lui rend ouvertement hommage avec une intrigue et des atmosphères proche pour son chef d'oeuvre Les Yeux Sans Visage.
Sorti en dvd zone 2 français.
Extrait
Tótem (2024) de Lila Avilés
Il y a 3 heures
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