L’inspecteur Cockrill écrit une lettre à ses supérieurs, à propos de la dernière affaire criminelle qu’il a réglée… Dans un hôpital près de Londres, Higgins, le facteur du coin, blessé lors d’une attaque de V1, doit être opéré. Il meurt lors de l’anesthésie. Scotland Yard enquête. Les quatre infirmières et les deux médecins sont suspectés, pour diverses raisons...
Sidney Gilliat, qui s'était fait connaître avec son partenaire Frank Launder par de remarquables scripts de thrillers (Une femme disparait, Train de nuit pour Munich) ne s'était étrangement pas encore confronté au genre en passant à la réalisation sur les drames Ceux de chez nous et Waterloo Road. C'est chose faite avec ce remarquable whodunit qu'est Green for Danger même si sans doute moins marquant que les deux précédents. Réalisé un an après la fin de la guerre, le contexte y semble moins prépondérant que dans les premiers films de Gilliat mais ce n'est qu'une impression et le conflit de simple arrière-plan devient un motif majeur du traumatisme à l'origine du crime.
Le film adapte un roman à succès de Christianna Brand paru deux ans plus tôt. L'intrigue alambiquée truffée de personnages, rebondissements et fausse piste du livre est grandement simplifiée par Gilliat qui l'épure à un film de 90 minutes néanmoins dans l'esprit. La première partie dépeint longuement le quotidien d'un hôpital anglais en temps de guerre. Entre les bombardements et les blessés, ce sont des conflits bien ordinaires et humains qui se nouent entre les médecins et les infirmières : affaires de cœur, jalousie, vengeance et ambition. Tout cela se dévoile dans une veine feutrée jusqu'à ce que l'impensable survienne avec la mort d'un patient sur la table d'opération.




Le titre assez nébuleux trouve son explication de manière brillante et Gilliat donne une vraie consistance dramatique avec la révélation finale même si l'ironie n'est jamais loin telle la fatale erreur de jugement d'Alistair Sims ou une dernière tirade drôlissime. Encore une belle réussite pour Sidney Gilliat même si j'ai préféré son versant dramatique et sentimental de Millions like us et Waterloo Road à la distance rieuse ayant cours ici.
Sorti en dvd zone 2 anglais sans sous titre et en zone 1 chez Criterion où là on trouve des sous-titres anglais.
Extrait
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