Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Une jeune nurse qui s'évade pour un week-end avec un son amant. Sa patiente délaissée mourant en accouchant, la jeune femme sera bouleversée par le désarroi du mari.
Sorti la même année queLady Vanishes, Bank Holiday contribue avec le film de Hitchcock à asseoir la notoriété de celle qui sera la plus grande star anglaise de la décennie suivante, Margaret Lockwood. A la mise en scène on trouve un tout jeune Carol Reed (32 ans à l'époque) qui se situe ici aux antipodes des thrillers qui feront plus tard sa réputation. Le film est en effet un curieux mélange de mélodrame et de comédie, de gravité et de légèreté. Le Bank Holiday en titre désigne la tradition des quatre jours fériés en Angleterre (à l'époque du film en tout cas aujourd'hui ils sont plus nombreux) et le film s'ouvre sur l'imminence de l'un d'entre eux (le 1er mai on suppose vu l'ambiance estivale) à travers différente saynètes comiques en ouverture où les ouvriers jettent soudain leur pelles au loin, les secrétaires tapent frénétiquement à la machine en surveillant l'horloge ou encore les maçon abandonne sac de ciment dès que la cloche retentit...
L'intrigue adopte ainsi un ton contrasté en voguant d'un groupe à l'autre de personnages au destin léger ou dramatique, de leur départ de Londres en train jusqu'à leur séjour au bord de la mer. Pour les plus anodins mais amusant on a un deux jeunes écervelées qui vont participer à un concours de beauté (René Ray et Merle Tottenham délicieusement jolies et superficielles) ou encore une mère de famille (très attachante Kathleen Harrison) qui a bien du mal à gérer sa marmaille turbulente puisque son rustre de mari goute aux divers plaisir locaux plutôt que de l'aider.
La facette dramatique sera évidemment la plus intéressante. On y voit Margaret Lockwood, jeune infirmière assister impuissante à la morte d'une patiente en couche. Touchée par la détresse de l'époux (John Lodge), elle le quitte la mort dans l'âme et il ne quittera plus ses pensées durant son weekend de vacances.
Loin des rôles de garces magnifique à venir de The Wicked Lady ou The Man in Grey, Margaret Lockwood est ici très touchante en infirmière compatissante et amoureuse. Reed amène avec brio les sentiments naissant de cette jeune femme pour cet homme anxieux puis accablé par la perte de son épouse. Le dialogue entre eux avant le drame noue superbement le lien en captant l'étincelle dans le regard d'une Margaret Lockwood surprise d'être si troublée et John Lodge est l'homme idéal et passionné incarné avec sa prestation tout en fragilité.
C'est par leur relation que le film trouve tout son intérêt. En vacances avec son pressant et immature petit ami (Hugh Williams sorte de sosie de Kyle MacLachlan) elle ne songe qu'à cette homme qu'elle a laissé à Londres seul en détresse tout comme ce dernier se partage entre mélancolie et pensée pour celle qui sut si bien le réconforter de à sa perte. Carol Reed use de belles idées visuelles pour tisser ce lien fragile.
Parmi les plus beaux on retiendra ce fondu au noir où le regard de Margaret Lockwood se perd dans les eaux de la Manche pour remonter les eaux de la Tamise dans la scène suivante et capturer le visage tout aussi abattu de John Lodge, illustrant magnifiquement leur pensée commune l'un pour l'autre. Il y a aussi les déambulations de John Lodge dans un Londres vidé de sa population le renvoyant à sa solitude, les souvenirs affluant en flashback refaisant apparaître les mêmes rues grouillantes d'une vie symbolisée par sa compagne encore à ses côtés.
Le film aurait vraiment dû s'axer essentiellement sur cette facette dramatique et approfondir. Les apartés comiques sur les autres personnages sans être raté font au mieux sourire mais on attend constamment de revenir à Margaret Lockwood et John Lodge malgré les interactions que le script tente entre les personnages secondaires. Du coup c'est assez inégal avec pas mal de péripéties inutiles et une fin un peu expédiée alors qu'il y avait mieux à faire. Cependant le beau spleen qui souffle sur le film retient vraiment l'attention grâce à la maîtrise de Carol Reed et Margaret Lockwood irradie l'écran de sa jeunesse, de sa beauté et fragilité. Un joli moment tout de même malgré les défauts.
Sorti en dvd zone 2 anglais dans le coffret consacré à Margaret Lockwood déjà évoqué plusieurs fois sur le blog et doté de sous-titres anglais.
Film vu hier. Trés contrasté, inégal,en effet, avec ce mélange des tons mais l'histoire d'amour entre le mari abattu et l'infirmière est trés attachante. Beaucoup de sensibilité aussi entre ces deux êtres. Le petit ami,immature, qui veut juste coucher avec elle, croyant l'aimer (il la déshabille du regard à la piscine, ce qui trouble le personnage féminin,devinant ses pensées, est subtilement montré). Petit film peut-être mais pas mal du tout pour un premier film qui doit beaucoup à son actrice principale, radieuse, émouvante..
Film vu hier. Trés contrasté, inégal,en effet, avec ce mélange des tons mais l'histoire d'amour entre le mari abattu et l'infirmière est trés attachante. Beaucoup de sensibilité aussi entre ces deux êtres. Le petit ami,immature, qui veut juste coucher avec elle, croyant l'aimer (il la déshabille du regard à la piscine, ce qui trouble le personnage féminin,devinant ses pensées, est subtilement montré). Petit film peut-être mais pas mal du tout pour un premier film qui doit beaucoup à son actrice principale, radieuse, émouvante..
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