Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Une diligence est attaquée par des bandits. Parmi ses
occupants, un garçon taciturne et mystérieux, John Russell, élevé par
les Apaches et connu sous le nom d’Hombre. Les agresseurs tentent de
s'emparer d'une somme importante que transporte avec lui Favor, agent
indien de la réserve de San Carlos et qui a détourné l'argent à son
profit. L'attaque est sur le point de réussir lorsque John intervient et
abat deux gangsters...
Etonnant western que ce Hombre, ni dans la veine
pacifiste des westerns pro indien des années 50, ni dans celle plus
politisée de ceux à venir dans les années 70. Toute la singularité du
projet est inscrite dans l'intrigue surprenante (adaptée d'Elmore
Leonard) et de son personnage principal déroutant. Des indiens, on en
verra surtout durant le générique mélancolique où leur sort cruel défile
en photo. C'est surtout à travers le détachement et la haine de John
Russell (Paul Newman), métisse élevé parmi les indiens, que s'exprime le
message du film. Bien qu'ayant conservé un nom blanc, il a préféré
continuer à vivre parmi les indiens où il a accumulé une rage contre
l'injustice et le racisme ordinaire qui se dévoile dès l'ouverture où il
malmène sévèrement un blanc insultant dans un bar. Russell semble avoir
perdu toute foi, toute confiance en l'homme blanc si ce n'est envers
l'homme en général.
L'épreuve à laquelle il va être confronté va d'ailleurs confirmer au
départ ce peu d'estime envers autrui. La longue première partie le
montre effectuer un voyage en diligence avec diverses personnalité : un
ancien délégué aux affaires indiennes et son épouse (Fredrich March et
Barbara Rush), un jeune couple chamailleur, l'inquiétant Grimes (Richard
Boone) ou encore Jessie ( Diane Cilento superbe) une femme qu'il a exclue de l'auberge dont il a
hérité. On ressent durant ce moment la profonde indifférence de Russell
envers ses voisins, d'abord lors d'une scène où il laisse Boone
intimider et s'approprier le billet d'un des voyageur puis lorsqu'il est
confronté à une réaction qu'il connaît bien en étant exclu de la
diligence après avoir dévoilé ses origines lors d'un échange tendu.
Les
voyageurs vont pourtant devoir se reposer sur cet indien lorsqu'il
s'avéra le seul rempart face à des malfrats les attaquants loin de toute
civilisation. L'atmosphère du film prend alors un tour déroutant. Peu
de vrais affrontements et coups de feu mais une tension palpable où se
joue une dangereuse partie d'échec entre Russell et Boone. Ritt filme
superbement ces paysages montagneux où le danger peut surgir hors
champs, du haut d'une colline dans un coin du cadre où de l'intérieur
même avec des protagonistes aux desseins contrariés à l'image du
personnage traître de Fredrich March. Russell reste pourtant le maître
du jeu, car misant toujours sur les bassesses et la traitrise de chacun.
Le film semble être la mise à l'épreuve de Russell envers l'homme blanc
forcément adepte de la duplicité et du calcul, opinion confirmée par les
attitudes lâches de chacun et qui lui donne toujours une longueur
d'avance. Paul Newman est absolument parfait, stoïque, taciturne et
glacial, il semble constamment extérieur aux évènements et ne secoure
ses compagnons que par nécessité. Le conflit moral final semble pourtant
bouleverser les forces en présences. Newman découvre ou provoque la
solidarité chez ces blancs qu'il déteste tant et la conclusion humanise
autant les autres aux yeux de Russell que lui-même sortant de sa pure
logique pragmatique.
Le final en ferait presque une figure christique
servant de révélateur et prête à se sacrifier une assurée que ses
compagnons le mérite. Ritt fait passer tous ces questionnements avec
limpidité et toujours dans l'action, le film malgré le ton quelque peu
austère étant toujours prenant tout en laissant exploser quelques éclats
de violence bien senti (Russell qui fait passer un mauvais moment à
Boone venu le tester) où on ressent les écarts désormais permis par le
western spaghetti.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire