Cynthia, flic à San
Francisco, est chargée de retrouver Luk, un petit dealer, témoin de
l’assassinat d’un policier et vraisemblablement, détenteur de photos
compromettant un important trafiquant de drogue. Elle n’est pas la seule à
suivre la piste...
La fameuse saga d’action au féminin de Hong Kong atteint
déjà son quatrième épisode avec ce film signé Yuen Woo Ping. Les deux premiers volets avaient innovés avec leur mélange de polar classique et d’action
débridée sous influence des Police Story
de Jackie Chan, Michelle Yeoh se plaçant en équivalent féminin hargneux et
séduisant. Momentanément retirée des plateaux, celle-ci avait laissé la place à
la nouvelle venue Cynthia Khan dans le troisième épisode certes efficace mais
qui commençait à être quelque peu routinier dans son déroulement. Ce quatrième
volet retrouve un regain qualitatif inattendu et s’avère même le meilleur de la
saga. Le scénario n’est pas particulièrement innovant (on reprend le principe
du faux-coupable/témoin traqué que notre héroïne va devoir protéger) mais s’avère
resserré et nerveux car rehaussé par la mise en scène survoltée de Yuen Woo
Ping.
On ne présente plus celui qui se fit surtout connaître en
Occident comme chorégraphe de la saga Matrix
ou des Kill Bill de Tarantino mais
qui jouissait d’une carrière exceptionnelle à Hong Kong, entre chorégraphie
virtuose pour des classiques comme les deux premiers Il était une fois en Chine (1991 et 1992) de Tsui Hark où ses
propres réalisations où il se laisse aller à une illustration de l’action
encore plus folle (avec en somme absolu le grandiose (Le Maître Chinois (1978), Le
Héros Magnifique (1979), Miracle
Fighters (1982) pour citer les plus déjantés). Le Sens du devoir 4
appartient donc à cette seconde catégorie et brille autant par sa trame
prévisible mais haletante que par la mise en scène décomplexée de Yuen Woo
Ping.
Luk (Yuen Yat-chor) un travailleur émigrant chinois installé
aux Etats-Unis va se trouver le témoin d’une transaction de drogue à laquelle
est mêlé un ponte de la CIA. Traqué à la fois par la police et les malfrats Luk
va du côté de la loi hésiter à faire confiance au dur à cuir et brutal Donnie
(Donnie Yen) et la plus compréhensive Cynthia (Cynthia Khan). L’histoire
parvient à distiller une certaine émotion entre deux morceaux de bravoure quant
à la solitude et l’entraide des émigrants chinois à travers le personnage de
Luk, les retrouvailles avec sa mère à Hong Kong étant très touchantes également.
Le grand apport de ce volet est l’arrivée de Donnie Yen, dans la trame où son
rôle de flic impulsif évolue avec intérêt et bien sûr dans l’action (il chorégraphie
avec Yuen Woo Ping) où au sommet de sa forme physique il déploie ses aptitudes
dans des moments furieux dont notamment une poursuite à moto des plus kamikaze.
Pas encore star, l’acteur déploie un charisme idéal qu’il saura encore mieux
exploiter plus tard seul à l’affiche.
Cynthia Khan n’est
pas en reste, plus charismatique et à l’aise que dans le précédent épisode et
qui a elle aussi l’occasion de se mettre e valeur. On retiendra notamment une
mémorable empoignade dans une cage d’ascenseur défiant les lois de la gravité.
Nombreuses et variées les scènes d’actions sont les meilleures de la saga et le
réalisateur sait varier les plaisirs, les cascades plus urbaines alternant avec
les mano à mano plus classique, la dernière partie lorgnant vers le jeu vidéo
avec sa succession d’adversaires de plus en plus démesurés dont un Donnie Yen passant
un mauvais quart d’heure avec un capoeiriste bodybuildé féroce. L’ensemble
fonctionne vraiment comme une version améliorée du second volet (duo policier
improbable, témoin à protéger) et s’autorise même quelques surprises dans ses
rebondissements (le personnage de Michael Wong au revirement inattendu). Une
excellente série B donc pour les nostalgiques du cinéma d’action hongkongais
des 90’s dans une série de film qui vieillit toujours aussi bien.
Sorti en dvd zone 2 français chez Metropolitan
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire