Un orphelin, Johnny Casar quitte son
foyer dirigé par le père O'Hara pour devenir une vedette de patin à
roulettes avec l'aide de la dévouée Mary Reeves. Le succès monte à la
tête de Johnny, et des femmes comme Polly court après sa fortune et sa
renommée.
The Fireball
est un film sportif opérant selon un schéma classique du genre mais qui
trouve une réelle identité en se pliant à la personnalité de son
exubérante vedette, Mickey Rooney. Celui-ci entame déjà la pente
descendante après des années de succès au sein de la série des Andy Hardy
qu'il interprète depuis l'adolescence. Le virage vers des rôles adultes
sera plus compliqué et alors qu'il a déjà la trentaine et trois
mariages au compteur. The Fireball
sera sa dernière interprétation juvénile tout en tenant néanmoins
compte de sa maturité à la fois dans le scénario mais aussi la
caractérisation de son personnage.
Ayant déjà atteint l'âge de voler de
ses propres ailes, l'orphelin Johnny Casar (Mickey Rooney) complexé par
sa petite taille reste cloitré et trahi sa crainte du monde extérieur
par colère constante. Une rage bien illustrée lors de la scène
d'ouverture où on le voit vandaliser tous les symboles (ballon de
football, gant de baseball, livre...) d'un possible épanouissement. La
bienveillance du père O'Hara (Pat O'Brien) ne pourra rien pour l'apaiser
et ce n'est que le temps d'une fugue et d'un concours de circonstances
que Johnny va se découvrir une passion inattendue pour le patin à
roulettes.
Bien encadré par la belle Mary (Beverly Tyler), notre
héros va ainsi faire des progrès fulgurants et se lancer dans la
compétition. L'extravagance et le bagout de Mickey Rooney permet de
donner un tour plus ludique à la progression de Johnny. Son manque de
confiance en lui et ses complexes se compensent ainsi par une
forfanterie de tous les instants, ses moqueries publiques envers le
champion en titre le forçant à se mettre au diapason lorsque ce dernier
finira par le défier. La provocation précède la performance,
l'abnégation et le talent de Johnny ne pouvant s'exprimer qu'une fois
dos au mur après avoir trop bombé le torse. Cela rend dans un premier
temps les personnages très attachant dans sa maladresse et besoin de
lumière, mais ces qualités deviennent des défauts une fois arrivé au
sommet. La confiance vira à l'arrogance, les airs de défi au mépris de
ses coéquipiers et la quête d'attention au pur narcissisme. Le mal est
tellement ancré qu'il ne pourra aller au-delà que dans les tous derniers
instants.
Tay Garnett film avec une sacrée énergie et inventivité ces
courses de patins, à la fois dans leur hargne brutale (où l'on n'hésite
pas à envoyer l'adversaire dans le décor par tous les moyens) et leur
vitesse frénétique. Mickey Rooney plutôt bon aux patins donne de sa
personne même si l'on devine le doubleur dans les instants les plus
risqués, quand ce ne sont pas les effets spéciaux qui le mettent en
valeur (tous les passages grossiers où il patine avec une
rétroprojection de la piste). On sera étonné de croiser l'auteur Horace
McCoy au scénario, l'énergie et la joie galvanisante de ses courses de
patins étant en tout point opposés aux pistes des éreintants marathon de
danse qu'il dépeignait dans son classique On achève bien les chevaux
(plus tard adapté par Sydney Pollack). Une œuvre trépidante et fort
plaisante donc où l'on croisera dans un petit rôle une débutante nommée
Marilyn Monroe (qui tourne le Eve de Mankiewicz la même année) dont la carrière effectuera un parcours inversé à celle de Mickey Rooney.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
Extrait
Love Rudiments, de Ty Segall (2024)
Il y a 3 heures
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire