Fanatique de la période Rococo, des robes à froufrous et d'ombrelle
fantaisie, rien ne prédestinait la charmante Momoko à rencontrer celle qui
deviendra l'espace d'un été son inséparable amie : l'intrépide Ichiko, chef des
Ponytails, un gang de filles en scooters. Habitant en compagnie de sa
grand-mère et de son escroc de père - contrebandier de Versace et yakuza
repenti -, Momoko l'introvertie passe ses ternes journées à rêver et à broder.
Ses visites dans sa boutique de vêtements préférées sont ses seuls moments de
répit. Son existence paisible va se voir interrompue par l'intrusion
subite de l'inquiétante Ichiko. Cette jeune fille dure et grossière va
s'immiscer petit à petit dans la vie de la douce et rêveuse Momoko.
Flamboyant objet pop, découverte de tout un pan de la pop culture japonaise et surtout magnifique récit d'amitié, voilà ce que propose avec brio Kamikaze Girls. Le film offre une plongée dans l'imaginaire bariolé de la jeune Momoko (Kyōko Fukada), qui a la particularité d'être fan de culture française et plus particulièrement de l'esthétique rococo. Mouvement artistique de la première moitié du 18e siècle arrivant après le Baroque, le rococo se caractérise par son attirance pour les touches extravagantes, son goût pour l'affriolant et les couleurs criardes contaminant aussi bien les tenues vestimentaires que l'architecture ou les meubles. Le décalage se fait donc immédiat lorsque l'on découvre notre jeune japonaise dans ses tenues à froufrou et dentelles, perdue dans ses rêveries et totalement désintéressée du monde contemporain. Elle fait bientôt la rencontre de son total opposé en la personne de Ichiko (Anna Tsuchiya), jeune bikeuse au caractère bien trempé avec laquelle va se nouer une étonnante amitié.
Flamboyant objet pop, découverte de tout un pan de la pop culture japonaise et surtout magnifique récit d'amitié, voilà ce que propose avec brio Kamikaze Girls. Le film offre une plongée dans l'imaginaire bariolé de la jeune Momoko (Kyōko Fukada), qui a la particularité d'être fan de culture française et plus particulièrement de l'esthétique rococo. Mouvement artistique de la première moitié du 18e siècle arrivant après le Baroque, le rococo se caractérise par son attirance pour les touches extravagantes, son goût pour l'affriolant et les couleurs criardes contaminant aussi bien les tenues vestimentaires que l'architecture ou les meubles. Le décalage se fait donc immédiat lorsque l'on découvre notre jeune japonaise dans ses tenues à froufrou et dentelles, perdue dans ses rêveries et totalement désintéressée du monde contemporain. Elle fait bientôt la rencontre de son total opposé en la personne de Ichiko (Anna Tsuchiya), jeune bikeuse au caractère bien trempé avec laquelle va se nouer une étonnante amitié.
Le film adapte un roman (également transposé en manga) de Takemoto Navala
ayant remporté un grand succès au Japon. A travers ses deux personnages
principaux, il se penche sur deux phénomènes culturels et esthétiques
typiquement japonais. Momoko et son attrait pour les fanfreluches est une
illustration du phénomène "lolita" où de jeunes japonaise arborent
les tenues les plus flamboyantes inspiré du 18e, y ajoutant la petite touche
sexy contemporaine attirant les regards. L'aspect hors norme est ici renforcé
par le fait que Momoko vive en campagne et paraissent donc encore plus éloignée
de ses contemporains, alors que les lolitas pullulent à Tokyo. Quant à la
motarde Ichiko, le champ est encore plus vaste.
Elle représente tout un pan
d'une certaine jeunesse nippone délinquante passionnée de culture américaine et
de moto se faisant appelé "yankee". Le phénomène connu son apogée
dans les 70's et les 80's avec ses règles de vies bien établies, ses tenues
vestimentaires (longues vestes où était cousues le sigle ou l'accroche de la
bande) et ses deux roues pétaradants. Les amateurs du manga GTO ont pu avoir un aperçu de la chose.
Tetsuya Nakashima use de tous les moyens possibles et
imaginables pour dynamiser ses récits : flashback, flashforward, séquences
en dessin animé, irruption de gag cartoonesques délirants, sans parler des
ruptures de ton étonnantes. Le début où Momoko nous fait découvrir son univers
est ainsi étourdissant de fantaisie, il faut s'accrocher devant ce tourbillon
de couleurs, références et gags impromptus sous peine de perdre le fil. Le
grand atout du film c'est bien évidemment ses deux interprètes principales. La
jeune actrice Kyoko Fukuda a une sacrée allure robes rococo, pleine de candeur
et la moue boudeuse.
Elle parvient à exprimer à merveille l'évolution de son
personnage, amusant mais désincarné tant il est happé par ses rêveries puis
soudainement illuminé par l'amitié improbable de Ichigo qui s'accroche à elle.
Cette dernière est jouée par la pop star japonaise Anna Tsuchiya qui trouvait
là son premier grand rôle au cinéma. Grimaçante, vulgaire et grande gueule elle
dissimule un cœur d'artichaut et la scène où elle pleure son amour perdu (ou
encore celle de son enfance malmenée par ses camarades) est une des plus
bouleversantes du film.
L'esthétique la plus folle se mêle donc à l'émotion la plus
pure et les férus de cinéma pop japonais savoureront même les allusions à
certaines œuvres marquantes des 70's. Le père de Momoko étant un ancien yakusa,
Nakashima introduit lors des flashbacks le célébrissime motif musical de la
série Combat sans code d'honneur de Kinji Fukasaku. Les bandes de jeunes
bikeuses évoquent quant à elles toute la série de films produite par les Toei
mettant en scène des adolescentes en lutte contre la société et souvent jouées
par le duo d'actrices Reiko Ike/Miki Sugimoto.Toutes ses références ne sont pas nécessaires pour apprécier Kamikaze Girls, mais après vision vous
aurez une irrésistible envie d'approfondir la question.
Sorti en dvd zone 2 français chez Kazé
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