Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
La Grande Horloge - The Big Clock, John Farrow (1948)
Le rédacteur en chef tyrannique d'un magazine a sensation commet un meurtre. Son reporter vedette essaie de résoudre l'énigme.
Un remarquable film noir qui est un vrai modèle de savoir faire narratif tout en usant des figures classiques du genre. L'ouverture est donc typique du film noir nous montrant d'emblée notre héros en difficulté et aux aguets tandis qu'un monologue annonce la narration en flashback qui va nous expliquer la cause de ses tourments. C'est la mise en scène de Farrow qui fait toute la différence puisqu'un plan séquence virtuose (à la Hitchcok façon ouverture de Psychose dans l'idée ça annonce aussi De Palma) nous fait passer en un panoramique d'une cité urbaine crépusculaire à l'intérieur de la façade d'une bâtisse où se dissimule Ray Milland. La tension monte ainsi progressivement au fil de la découverte, laisse apparaître un élément clé de l'intrigue avec l'horloge (le changement de date sur celle ci amorçant le flashback) et permet d'explorer une première fois les lieux qui seront exploré de fond en comble durant le récit.
La mise en place est remarquable dans sa description des personnages et de leurs états d'âmes respectif, avec un troublant Charles Laughton en patron de presse tyrannique et un Ray Milland en journaliste vedette qui a décidé de ne plus se faire exploiter. Lorsque Laughton tue dans un accès de folie sa maîtresse et que toutes les preuve semblent accuser Milland s'engage alors un excellent double suspense où ce dernier doit confondre son patron tout en évitant d'être démasqué par toute les preuves s'accumulant contre lui.
Le plan séquence du début avait donné le ton et Farrow en étroite collaboration avec son chef opérateur John Seitz relance constamment le dynamisme de sa narration par ce procédé que ce soit au début où Milland arpente la bâtisse (avec implicitement la mégalomanie de Laughton se devinant durant la séquence de l'ascenseur où chaque niveau traversé affiche son en motif gigantesque), la caméra toujours en mouvement laissant découvrir certains éléments de décor progressivement (Milland qui retourne à l'appartement et découvre le cadavre de la blonde) où en fait surgir d'autres par surprises comme les témoins reconnaissant brusquement le héros coupable. Cela semble aussi particulièrement convenir à Charles Laughton qui de part sa formation théâtrale dispose d'un large espace pour s'exprimer puisqu'il est comme souvent incroyable. Un jeu tout en suavité torve qui le rend malsain et pitoyable à la fois et finalement bien plus inquiétant que s'il avait opté pour un jeu plus agressif.
Le film piétine légèrement à mi parcours lorsque s'instaure le huis clos dans l'immeuble avec quelques incursions d'humour malvenues (malgré une amusante Elsa Lanchester en peintre excentrique) mais la conclusion tendue et pleine de rebondissement rattrape cet écueil. Georges Mcready en âme damné de Laughton est excellent aussi (dommage que l'inquiétant homme de main n'ai pas plus d'importance au final) et le face à face final entre ces deux là et Milland est très réussi. Le sort final de Laughton est d'ailleurs l'occasion d'une conclusion mémorable exploitée jusque sur l'affiche d'époque. Le film connaîtra un remake beaucoup plus tard dans les 80's avec le Sens Unique de Roger Donaldson avec Gene Hackman et Kevin Costner dont je garde un bon souvenir. A revoir en ayant en tête l'orinal sans doute...
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