Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Le Piège Infernal - The Squeeze, Michael Apted (1977)
Sa femme l'a abandonné, Scotland Yard l'a révoqué:
l'inspecteur Naboth abusait des boissons fortes. Il va s'enfoncer
davantage encore dans l'univers des alcooliques. Mais, par un triste
jour de brume, Jill et son enfant sont pris en otages par des truands,
il faudra au policier toute son énergie pour retrouver son flair et son
courage sur la piste du mal.
La filmographie policée de Michael Apted oscille entre l'honnête (Gorky Park, Gorilles dans la brume) et l'oubliable sans jamais réellement se démarquer mais il semble que ses premiers films anglais (son premier film The Triple Echo
a un pitch particulièrement intriguant à tenter) et son travail de
documentariste pour la télévision britannique (la série documentaire des Up Series suivant l'évolution de gamin de sept ans tous les sept ans justement de 1964 à aujourd'hui) soit digne d'intérêt. The Squeeze
s'inscrit dans ses débuts encore prometteur avec ce drôle de polar qui
au premier bord lorgne du côté des réussites anglaise de l'époque comme Get Carter ou The Long Good Friday.
Bas-fonds londoniens (ou liverpuldien dans le cas présent) crasseux,
gangsters hargneux et au mine patibulaire et mise en scène sur le vif
rien ne manque mais le film est plus particulier que cela.
Jim Naboth (Stacy Keach) est une véritable épave. Alcoolique
indécrottable, son penchant pour la bouteille lui a tout fait perdre :
son boulot de flic à Scotland Yard, sa femme et son estime de soi et de
ses enfants. Le début du film nous le présente comme un vrai déchet qui
en une série de scènes s'effondre dans le métro, suit une cure de
désintoxication pour dès sa sortie foncer dans le premier bistrot
venu... Humiliation diverses et moments pathétique s'enchaînent donc
jusqu'à l'enlèvement de son ex épouse par de dangereux malfrats
cherchant à voler son richissime nouvel époux. Là on imagine notre héros
se reprendre en main et chercher à sauver son ex mais même pas ou si
mollement.
Il faudra qu'il soit lui-même menacé pour enfin traquer les
kidnappeurs et là encore laborieusement. Stacy Keach mal fagoté et l'air
constamment abruti par sa dernière cuite campe sans doute le héros le
plus pathétique de l'histoire du polar. Une fois l'intrigue lancée la
tension retombe constamment lors des multiples écarts éthyliques de
Naboth, son pire ennemi étant plus lui-même que les gangsters qu'il
traque. Secondé par son ami Teddy (joué par l'ex pop star juvénile des
60's Freddie Starr) il va tant bien que mal remonter la piste des
malfrats grâce à son réel talent d'enquêteur mis en avant dans quelques
excellentes scènes comme une filature en pleine ville superbement filmé
par Apted. Le film s'avère aussi génial qu'agaçant avec ce héros
complètement paumé et le rythme très inégal.
Entrecoupant les multiples levées de coude de Stacy Keach, l'intrigue
s'intéresse aux gangsters et à leurs otages. On a une belle galerie
d'affreux avec un casting haut en couleur où on retrouve David Hemmings,
Stephen Boyd (loin de ces airs benêt des rôles hollywoodien de sa
jeunesse, il s'est taillé une trogne des plus vicieuse avec le temps et
des plus menaçant ici) et on reconnaît en homme de main retors Alan Ford
terrifiant parrain londonien quelques années plus tard dans le Snatch
de Guy Ritchie. Le script ose quelques moments dérangeant avec le
traitement réservé aux otages dont une humiliante scène de strip-tease
pour Carol White.
Le rythme est assez brinquebalant avec pareil parti
pris mais reste prenant, notre patience étant récompensée par un final
musclé et hargneux où Keach prend une revanche mémorable sur ceux qui
l'ont humilié. Pas forcément captivant de bout en bout et assez
putassier dans la longue description des travers de son héros mais une
vraie curiosité tout de même que The Squeeze régulièrement classé dans les meilleurs polars anglais de cette période.
Sorti en dvd zone 1 dans la collection Warner Archives et donc sans sous-titres
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