Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 20 septembre 2010

Le Fantôme de l'Opéra - Phantom of the Opera, Arthur Lubin (1943)


La prometteuse soprano Christine Dubois est une jeune femme très courtisée, à la fois par le chanteur lyrique Anatole Garron et l'inspecteur Raoul D'Aubert. Mais elle a également un prétendant secret, ancien violoniste de l'Opéra de Paris défiguré par une projection d'acide, qui hante les catacombes de l'édifice...

Seconde adaptation hollywoodienne du roman de Gaston Leroux, après celle de 1925 avec Lon Chaney. Produite à nouveau par Universal, elle s'inscrit dans la veine de toute les adaptations fantastique qui firent la gloire du studio dans les années 30 avec les Frankenstein de James Whale, le Dracula de Tod Browning ou encore L'Homme Invisible. Sur le papier du moins et dans l'intention sans doute mais les différents choix de Arthur Lubin donne une toute autre tonalité au film. Là où on attendait un noir et blanc tout en jeu d'ombres où on imaginerait le fantôme tapi dans les alcôves de l'opéra, Lubin use d'un technicolor éclatant. De même, il faut toute la conviction de Claude Rains en musicien poussé aux dernières extrémités par le dépit amoureux et les humiliations pour croire à l'aspect torturé du fantôme, le scénario expédiant son drame dans une brève première partie. Il ne réapparaît ensuite que par intermittence pour rappeller qu'il y a tout de même une menace qui pèse sur les personnages.

Le vrai film de Lubin est donc moins une adaptation de Gaston Leroux qu'une comédie fantastique mâtiné de film d'époque. Les décors sont imposants et soignés que ce soit l'opéra visités de fond en comble où de superbes maquette et matte painting du Paris de la Belle Epoque. Les séquences d'opéra sont d'ailleurs forts réussies, notamment celle qui ouvre le film où Lubin met autant en valeur ce qui se déroule sur scène que les futurs rapports entre les personnages exprimés par la seule image : le triangle amoureux entre Christine Dubois (charmante Susanna Foster), Raoul et Anatole, l'amour secret et maladif du violon Claudin ou encore la jalousie de la soprano Biancarelli. Lubin passe de l'un à l'autre avec maîtrise à travers d'ample mouvement de cama sillonnant l'opéra.

Bien que déjà rompu au fantastique avec Fantôme en vadrouille tout comme dans ce dernier le genre semble plus se prêter à la comédie qu'au pur film d'épouvante mystérieux, la preuve avec l'intrigue amoureuse légère qui prend une place insensée au détriment de la vengeance et passion tragique du fantôme menaçant trop brièvement. Il faut tout de même admettre que le suivre se suit agréablement grâce aux qualités plastiques évoquées et à l'allant des acteurs mais vu les moyens déployés c'est tout de même frustrant.

La conclusion laissant découvrir le superbe et imposant décor des catacombes fait clairement regretté à ce que le film aurait pu être en d'autres mains, tant tout ce qui manquait précédemment s'amorce là pour un court instant. Claudin jouant pour son aimée tenue en otage avec ferveur, un bref instant de magie trop vite interrompu le film se concluant même sur une ultime note farceuse.


Sorti en dvd zone 2 français dans la collection Universal Monsters

La superbe séquence d'ouverture

2 commentaires:

  1. A part Claude Rains, le casting ne me dit rien du tout...

    Choisir cet acteur pour ce rôle était pourtant une bonne idée, mais j'ai l'impression que cette adaptation ne vous a pas emballé. ;)

    Pour ma part, j'aime beaucoup le livre ; en général, les adaptations font du fantôme, qui est un véritable monstre chez Gaston Leroux, un être beaucoup plus séduisant.

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  2. Oui moyennement emballé effectivement l'aspect léger prend un peu trop le pas sur le mystère mais Claude Rains (quand on le voit) est très bon et rattrape un peu les errances.

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