Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 27 septembre 2010

Pour qui sonne le glas - For Whom the Bell Tolls, Sam Wood (1943)

Venu combattre aux côtés des républicains lors de la Guerre d'Espagne, l'américain Robert Jordan est chargé de faire sauter en Castille un pont défendu par les fascistes afin de couper la route à l'armée franquiste. Il tombe amoureux de Maria, une des résistantes du groupe dirigé par Pablo et sa femme Pilar.

Parmi les plus grands romans de Heminghway, Pour qui sonne le glas inspiré de son expérience de journaliste lors de la Guerre Civile espagnole se voyait donc adapté en 1943 dans cette superproduction hollywoodienne. Sans tomber aussi bas que la pénible transposition de L'Adieu aux armes de Charles Vidor en 1957, ce n'est pas une franche réussite. Heminghway mêlait dans son livre grande romance, réflexion sur la foi en une cause, esprit de camaraderie le tout surplombé par l'ombre de la mort, du destin inéluctable et de l'esprit de sacrifice. Tout ça se retrouve dans le film mais dans une tonalité tellement simplifiée et niaise que l'ennui et l'agacement se font rapidement sentir.

Les protagonistes sont tous réunis dans le but de la destruction d'un pont permettant une offensive décisive des républicains. Tout le récit est donc un lent préambule à ce final spectaculaire annoncé, le crescendo dramatique devant montrer l'attachement et la passion qui anime les différents personnages. Gary Cooper (familier de Heminghway car dans la mythique adaptation de L'Adieu aux armes de Borzage en 1932) est impeccable comme souvent en américain aventurier (et pendant de Heminghway forcément) venu défendre la cause républicaine. Malheureusement le scénario de Dudley Nichols en voulant dépeindre le caractère pittoresque des acolytes espagnols frisent le racisme involontaire surtout en début de film en accentuant ton jovial, ignorance crasse (par rapport à l'américain) et candeur confinant à l'idiotie avec en fond une réelle condescendance.

Cela va en s'atténuant mais empêche un réel attachement au personnages ce qui est dommageable vu la nature de l'histoire. Katina Paxinou s'en sort néanmoins mieux dans le rôle de Pilar, parvenant finalement à exprimer une belle sensibilité sous les grimaces. Ingrid Bergman est quant à elle assez transparente et forcée en amoureuse éperdue, et les quelques moments devant lui donner plus de profondeur (la révélation des maltraitances infligées pa les fascistes) tombent constamment à plat.

Les choix de Sam Wood sont fort discutables tel le tournage quasi intégral en studio tuant tout enracinement et authenticité à coup de transparence criante voir d'esthétisation ridicule lors de la scène d'amour entre Bergman et Cooper avant la bataille sous une lumière bleutée. Un instant voulue d'une grande intensité dramatique et passionnée se voit annihilée par des ornements criards. Heureusement quelques moments de noirceur parviennent à distiler quelques réflexions passionnantes du livre tel ce flashback montrant la barbarie des républicain et rendant le récit plus universelle en montrant la guerre comme nid des bas instincts de l'homme quelque soit son camp.

Le personnage de Pablo passionnant mais grotesque à l'écran y gagne un peu en intérêt. Reste de donc la conclusion impressionnante qui tient ses promesse et parvient à être palpitant avec la longue bataille entourant la destruction du pont. Malheureusement Sam Wood rate totalement sa fin en assénant les sentiments d'un Cooper d'une lourde voix off littéraire (précédé d'une séparation qui laisse froid un comble à ce stade du film) qui force le trait. Très moyen donc et autant dire que l'on sent les presque 3h douloureusement passer.

Pour ceux qui veulent malgré tout tenter l'expérience, sorti en dvd zone 2 français.

2 commentaires:

  1. Cooper est remarquable. Ingrid Bergman a de beaux moments de sensibilité. Katina Paxinou,,uj peu excessive mérite malgré tout son Oscar m

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  2. claude.mercutio@gmail.com3 juillet 2022 à 11:04

    Pas le chef-d'oeuvre que méritait le roman d'Hemingway mais un beau film public. Dommage que Dudley Nichols le scénariste ait développé surtout l'intrigue amoureuse au détriment des scènes politiques ! Heureusement, on a rétabli la scène du flash-back très dure du lynchage de trois franquistes par les Républicains. Vue à la sortie du film en 1947, j'avais moins de 12 ans et en fus très traumatisé. Gary Cooper est au top. Ingrid Bergman a de beaux moments d'émotion. Katina Paxinoù, grande tragédienne grecque est un peu excessive mais ça plait toujours aux Oscars et elle l'a obtenu en "seconde rôle". Dommage qu'Akim Tamiroff ne l'ait pas obtenu lui aussi. C'est un de ses plus beaux rôles à Hollywood. Belles gueules chez les seconds rôles : Arturo de CÓrdova, Joseph Calleia, et Vladimir Sokoloff, grand acteur d'origine russe, un des protagonistes des "Bas-Fonds" de Renoir et qui fit ensuite carrière à Hollywood ("Règlements de comptes à OK Corral" aussi). Il y en a d'autres ... La scène finale du dynamitage du pont et de l'arrivée des tanks et avions franquistes est très réussie. Wood était un bon réalisateur mais Ford, Hawks ou Walsh lui auraient donné une dimension encore plus épique. Tel quel, ce fut un formidable succès. Il passe ce soir sur Arte. Voyons s'il a bien vieilli ...

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