Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
L'Odyssée du sous-marin Nerka - Run Silent, Run Deep, Robert Wise (1958)
1942. Détroit de Bungo. Le sous-marin du commandant Richardson est détruit par un akikaze, un destroyer japonais. Seul, Richardson et quelques membres de son équipage survivent. L'année suivante, à Pearl Harbor, le commandant reçoit la charge d'un autre submersible baptisé le Nerka. Mais il se heurte à l'hostilité du lieutenant Jim Bledsoe, le second, qui espérait obtenir le poste de commandant du navire. Richardson veut affronter l'Akikaze et entraîne ses hommes dans sa vengeance.
Après l'échec du grinçant et brillant Le Grand Chantage de Alexander McKendrick, Burt Lancaster orientait le grand projet suivant de sa société de production vers ce récit plus spectaculaire et grand public. Tout les atouts sont mis de côté avec pour le seconder au casting Clark Gable (derrière lequel se met en retrait avec déférence et admiration), un remarquable scénario de John Gay adapté du roman d'un vétérans des tactiques militaires sous marine conférant toute son réalisme au récit notamment la vie d'équipage. ce réalisme est renforcé par l'étroite collaboration de l'armée obtenue par Lancaster, les vues en extérieur du Nerka étant celle du sous-marin USS Redfish, souvent réutilisé par la suite dans ce type de film le plus fameux étant le 20 000 lieues sous les mers de Richard Fleischer.
Le récit dépeint la confrontation entre deux officiers à la croisée des chemins de leur carrière militaire. Clarke Gable est un commandant condamné au travail de bureau après la destruction de son dernier appareil, et qui par de subtile manoeuvre va prendre le commandement du Nerka destiné au second incarné par Burt Lancaster. Entre rancoeur tenace et équipage hostile hostile la traversée ne sera pas de tout repos d'autant que nos héros doivent s'aventurer dans une zone où nombre de navires américain ont été détruite par un Akikaze japonais. C'est précisément le but de gable que de provoquer cette affrontement direct pour sa vengeance personnelle ce qui provoque de remarquables instants de tension psychologique lorsque Lancaster puis le reste de l'équipage se rebelle contre cette mission suicide non désirée.
Robert Wise en technicien virtuose et narrateur brillant orchestre le tout dans un suspense à couper le souffle, visitant les intérieurs de son sous-marin de la cale à la moindre écoutille et surtout en conférant une tension au cordeau lors des manoeuvres et batailles sous marine, remarquablement filmée et au effets spéciaux brillants. Le premier face à face avec l'Akikaze avec en parallèle le pilonnage de l'aviation japonaise est un grand moment, tout comme le cache cache final avec un autre sous marin jouant sur la capacité à se camoufler de l'autre (et justifiant le titre original) pour mieux riposter.
La tournure finale du rapport des deux héros est également bien amené, plutôt que d'invoquer le patriotisme c'est plutôt une transmission de la foi et de la prise de risque qui se fait entre Gable affaibli et un Lancaster finalement rallié à sa cause. L'ultime scène solonnelle et poignante n'en fonctionne que d'autant mieux pour cet remarquable ode aux "soldats du silence".
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