Une coproduction franco-Italienne inspiré plus ou moins fidèlement des nouvelles d’Edgar Allan Poe. D'une très bonne tenue dans l'ensemble même si le sketch de Vadim est un ton en dessous.
Metzengerstein de Roger Vadim
Les étranges rapports d’amour et de haine que la comtesse Frederica (Jane Fonda), cavalière émérite, entretien avec son cheval, un superbe étalon noir qui va s’avérer être la réincarnation de son amant décédé…
Clairement l'opus faible du lot, même si pas dénué de qualité. Le début laisse à penser que Vadim se fait la main pour son futur
Barbarella, entre une Jane Fonda filmée sous toutes les coutures une tenue différente à chaque scène et les séquences de luxure et de débauche au château. Une ambiance raffinée et une vraie élégance se dégage de cette vie de château en campagne, Jane Fonda campant une comtesse odieuse et autoritaire, adepte de la torture psychologique et de l'humiliation en tout genre.
Tant que l'on reste dans ce ton, le récit fonctionne mais on tombe dans le ridicule lorsque Fonda découvre l'amour et tue l'homme ayant rejeté ses avances dans un incendie, se dernier se réincarnant en cheval. S'ensuivent d'interminables séquences où Jane Fonda galope en pleine nature à moi nue avec son cheval, le caressant, l'embrassant et lui susurrant à l'oreille, le tout pour en arriver à une conclusion attendue et plate.
William Wilson de Louis Malle
William Wilson (Alain Delon), un officier autrichien despotique, hanté par son double, entame une partie de carte avec la belle Giuseppina(Brigitte Bardot), partie qui va révéler les tendances sadiques de Wilson…
La qualité se réhausse dans ce second sketch. Très grande performance de Delon en officier psychotique et sadique, une vraie ordure à la cruauté inouïe mais perturbé par un double venant régulièrement troubler ses noirs desseins. La réalisation de Louis Malle capte bien le trouble de son personnage principal, entre schizophrénie fantastique ouvertement prononcé.
La partie de carte face à Brigitte Bardot est un grand moment de tension (à la conclusion bien perverses) et la fin ouverte excellente, bien dans le ton trouble où nous laissent les récits les plus déroutants de Poe. A noter un enfant jouant Alain Delon enfant sacrément inquiétant...
Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable de Federico Fellini
L’acteur britannique Toby Dammit vient à Rome pour un projet de film, un western à l’italienne. Une soirée médiatique est organisée pour fêter cet évènement. L’attention de Toby, déjà passablement altérée par la drogue et l’alcool, plus que par la bizarre cérémonie romaine où défilent prêtres et journalistes, est surtout attirée par la belle Ferrari qu’on lui fait miroiter pour le séduire et aussi par une étrange fillette qui joue avec une sorte de balle blanche. Hallucination ou réalité ?
Le vraie sommet arrive avec ce récit, sans doute celui qui prend le plus de liberté avec Poe en le situant à une époque contemporaine et dans le milieu du cinéma. Totalement déstabilisant dès les premières secondes en adoptant le point de vue halluciné de Terence Stamp abruti par la drogue et l'alcool.
Un filtre rouge omniprésent, une temporalité des plus étranges et un défilé de situations les plus bizarres les unes que les autres où Fellini recase à coup de référence son univers onirique sur le monde du spectacle de
Huit et demi dans une veine plus psychédélique. Un conclusion des plus glaçante et mystérieuse avec un Terence Stamp (le teint blafard et allure de rock star) coincé au milieu de nulle part et hanté par une inquiétante petite fille dont on ne connaitra jamais le rapport avec lui. Le plus intriguant du lot et de loin.
Pas totalement abouti mais au final le film est une vraie curiosité et un témoignage d'une époque où le film à sketch était un genre roi du cinéma grand public.
Longtemps indisponible et enfin sorti cette année dans une belle édition
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