Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Les Titans - Arrivano I Titani, Duccio Tessari (1962)
Kadmos, roi de Thèbes, répudie sa femme pour épouser Hermione, sa favorite. Il consacre sa fille Antiope au culte virginal de Vénus, un oracle l'ayant prévenu de la perte de son trône le jour où celle-ci trouverait l'amour. Il se fait proclamer dieu par son peuple et abolit toute trace de religion étrangère. D'ailleurs, pour participer aux fêtes célébrant la destruction du dernier temple élevé à la gloire de Jupiter, Kadmos fait appel aux athlètes de tous les coins de l'Hellade. Il provoque ainsi la colère de Zeus, qui décide de le châtier, et arme, à cette fin, le bras de Kryos, chef des Titans, en lui promettant la libération de ses frères s'il mène à bien sa tâche...
Les Titans est un péplum mythologique mêlé de comédie des plus agréables et qui dépoussière pas mal un genre d'ordinaire si sérieux. Comédie et pas parodie, ce qui conserve tout son intérêt à l'histoire tout en lui donnant un tour sacrément ludique et enlevé. Le récit est mené tambour battant par Tessari, bourrées d'idées (le casque qui rend invisible) et d'énergie (des combats d'un dynamisme euphorisant) avec une direction artistique élégante (seules les scènes aux enfers et la Gorgone sont un peu kitsch) et des effets spéciaux au charme rétro euphorisant.
Loin des colosses bodybuildés qui peuple le péplum italiens, Giuliano Gemma (teint en blond pour l'occasion) dénote pour notre plus grand plaisir est en Kryos. Tel un héros de film de cape et d'épée qui se serait trompé de genre, il est constamment bondissant, moqueur et charmeur, tout en aisance moqueuse. Usant plus de son intelligence que de ses muscles, il évoque plus des héros littéraires roublards comme Bilbo le Hobbit ou encore Cugel L'astucieux plutôt qu’une figure plus imposante et sérieuse.
Si le film s'emmêle pas mal les pinceaux entre la mythologie grecque Tessari évite le kitsch dans la représentation des dieux, celle-ci étant évoquée à travers le dialogue (soulignant ainsi sans l’illustrer leur importance dans le quotidien de ces croyances) où de manière assez discrète hormis une séquence très réussie avec Pluton.
Ennio De Concini, scénariste à qui on doit le renouveau du genre au sein du cinéma italien (il a participé au Ulysse de Camerini, le diptyque Les Travaux d’Hercule/ Hercule et la Reine de Lydiede Pietro Francisi et contribué à des tentatives singulières comme Le Colosse de Rhodes de Sergio Leone ou l’excellent Messaline de Vittorio Cottafavi) semble avoir voulu clairement donner une œuvre en décalage et trouve avec le touche à tout Duccio Tessari le partenaire idéal pour cela. Parmi les très bons moments, toutes les scènes de séduction entre Genma et Jacqueline Sassard sont charmantes notamment grâce à la candeur de cette dernière assez en Antiope inconsciente de son charme.
On saluera également l’énergie des scènes d’actions tel Kryos qui se joue de multiples assaillants en riant (renforçant le sentiment de cape et d’épée transposée dans le péplum) et surtout l'arrivée triomphale des Titans au secours de Kryos pour une grosse baston finale démesurée. L’esprit d’Astérix n’est pas loin lors des combats délirant où l'armée du méchant Kadmos (très bon Pedro Armendriz) est ridiculisée de fort belle manière. Une certaine idée du divertissement à l’état pur.
Sorti en dvd zone 2 français chez René Château mais uniquement en (excellente) vf. Sinon se tourner vers un dvd italien s'il en existe, si un lecteur peut renseigner là dessus éventuellement.
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