Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

Pages

vendredi 13 janvier 2012

Spartacus - Spartaco, Riccardo Freda (1952)


Vers 75 avant J.C., les Romains ont conquis la Thrace et ramènent à Rome des prisonniers, dont Amitys, fille d'un chef thrace tué, et Spartacus. Celui-ci est envoyé dans une école de gladiateurs. Il s'en évade avec plusieurs compagnons d'infortune, emmenant avec lui Amitys dont il s'est épris, et bientôt conduit une révolte d'esclaves contre les Romains...

Spartacus est un film précurseur puisqu’il s’aventure dans le péplum bien avant le Ulysse de Mario Camerini (1953) et surtout le premier Hercule de Pietro Francisi qui relanceront complètement le genre au sein de la production italienne (où il fut très populaire durant le muet ou encore le cinéma des « Téléphone Blancs »). Riccardo Freda aura un impact similaire quelques années plus tard en ranimant l’épouvante gothique avec Les Vampires (1957). La touche serial typique du réalisateur s'exprime d’ailleurs d'emblée avec une intrigue nettement plus fantaisiste que la définitive future version de Kubrick.

Spartacus est donc ici au départ un décurion romain enrôlé de force (on sait que Spartacus fut auxiliaire dans la légion Romaine mais pas à des grades si élevé) qui en s'opposant à un supérieur qui molestait une femme est rétrogradé au rang d'esclave. La première partie est sous haute influence du péplum hollywoodien, en particulier les œuvres de Cecil B. DeMille. Freda se délecte à opposer la débauche de la société Romaine corrompue (orgies et autres joyeusetés) à la condition difficile des esclaves.

Le fait d'avoir un Spartacus partagé entre le plaisir de la chair symbolisé par la vénéneuse Gianna Maria Canale (future reine du péplum spécialiste des rôles de méchante tentatrice, elle retrouvera Freda dans l’excellent Théodora Impératrice de Byzance, mais aussi Les Vampires) et Ludmila Tcherina (danseuse étoile reconvertie actrice, plus connue pour ses rôles chez Powell dans Les Chaussons Rouge et Les Contes d'Hoffman) esclave prête à tous les sacrifices pour lui reprend une construction typique des péplums bibliques. La seule différence étant l’absence de dimension religieuse et c’est d’ailleurs une particularité étonnante du péplum italien dans l’ensemble largement plus païen et fantaisiste que son très pieux pendant américain.

Il faut arriver à mi-film pour retrouver l'aspect typique de l'histoire de Spartacus telle qu'on la connaît mais Freda s'avère un peu plus laborieux de ce côté avec notamment un rythme assez poussif. C'est durant le passage à Romeque  le film est le plus intéressant et extravagant. Les moyens sont là avec une reconstitution somptueuse, des décors monumentaux et quelques moments spectaculaires très réussis comme lorsque Spartacus surgit dans l'arène pour affronter plusieurs lions qui s'apprêtaient à dévorer une esclave.

Malgré une allure imposante, Massimo Giroti est un fade Spartacus et les deux rôles féminins sont bien plus digne d’intérêt, surtout Gianna Maria Canale parfaite en romaine hautaine et égoïste s’humanisant par son maladif mais réel amour de Spartacus. Carlo Ninchi fait également un très charismatique Crassus, et Freda semble se délecter à dépeindre les intrigues de palais du sénat Romain avec quelques répliques assassines fort réussies. Dans l’ensemble on sent Freda bien plus intéressé par ses à-côtés décalés et sulfureux que par son personnage principal (les américains l’on bien saisit, rebaptisant le film Sins of Rome pour sa sortie là-bas). Il trouvera un matériau à sa mesure avec le bien meilleur et palpitant Théodora Impératrice de Byzance son meilleur péplum.

Sorti en dvd zone 2 français chez Atlas dans la collection Péplums

Extrait ah Maria Giana Canale...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire