Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

Pages

lundi 21 septembre 2015

Bonjour Miss Dove - Good Morning Miss Dove, Henry Koster (1955)

Miss Dove est une institutrice sévère et respectée qui a su inspirer ses élèves. Un jour, durant ses cours, elle ressent une vive douleur dans le dos. Thomas, un de ses anciens élèves aujourd'hui médecin la fait admettre à l'hôpital. Les visites ininterrompues de ses anciens étudiants la forcent à se replonger dans son passé...

Good Morning, Miss Dove témoigne du virage de la carrière de Jennifer Jones au milieu des années 50 qui bascule progressivement des rôles fiévreux/excentriques qui ont fait sa gloire (Duel au soleil, La Renarde, Ruby Gentry...) pour un registre plus sobre et tout aussi brillant initié à travers des réussites comme Un amour désespéré (1952), Station Terminus (1953) ou La Colline de l'adieu (1955). Cela restait néanmoins des rôles de jeunes premières romantique quand Good Morning, Miss Dove la voit incarner une plus mûre et bienveillante institutrice provinciale. Le film adapte le roman éponyme de Frances Gray Patton, initialement paru sous forme de trois nouvelles (The Terrible Miss Dove, Miss Dove and Judgment Day et Miss Dove and the Maternal Instinct) dans The Ladies Home Journal. Ces origines se devinent dans la construction en épisodes du film où la vieille et emblématique institutrice de la petite ville de Liberty Hill tombée malade voit ressurgir le souvenir de ses différentes expériences passées avec ses élèves.

La scène d'ouverture dessine la véritable figure qu'est Miss Dove au sein de cette communauté lors de son trajet matinal vers l'école et où les environnements traversés, les personnalités rencontrées, se plient à l'autorité que symbolise sa seule présence. Les policiers immobilisent les rues, les parents pressent leurs enfants en apercevant sa frêle et stricte silhouette passer devant leur maison. En montrant une Miss Dove rendu vulnérable par la maladie, le récit fait passer ce respect mêlé de crainte à une vraie affection de la population pour elle. La scène où portée elle est conduite à l'hôpital reprend le procédé de l'ouverture mais en y exprimant cette fois une forme d'angoisse collective liée au sort de Miss Dove et on devinera que le moindre figurant ou personnage secondaire croisé a forcément été l'un de ses anciens élèves.

Les souvenirs affluent donc pour notre héroïne sur sa longue carrière et dépeignent par le prisme de ses élèves un panorama historique et social de l'Amérique : le melting-pot avec cet élève étranger qu'elle aide à s'intégrer, la Grande Dépression, la Seconde Guerre Mondiale, les filles-mères. A l'image de son personnage principal, tous ces épisodes sont abordés avec sobriété et bienveillance, loin du côté mélodramatique appuyé que l'on pourrait trouver dans les grands mélos des 50's.

Jennifer Jones est excellente, faussement rigide et toujours attentive, menant un véritable sacerdoce auquel elle a sacrifié sa vie intime. Le maquillage la vieillissant n'est pas trop grossier et on retrouve la détermination qui caractérise ses interprétation dans un registre tout en sobriété. Les seconds rôles sont à l'avenant notamment un très bon Robert Stack en ex élève devenue médecin.

Un gros problème néanmoins, la grande platitude de la mise en scène d'Henry Koster qui ne dépasse jamais le stade de l'illustration mollassonne notamment la manière basique au possible d'introduire les flashbacks. La dernière partie perd même quasiment tout intérêt par son débordement de bons sentiments, surlignant à gros trait ce que la narration avait sur amener subtilement : l'affection de la ville pour Miss Dove. Sympathique mais un peu trop suranné donc.

Sorti en dvd zone 1 chez Fox et sans sous-titres

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire