Trois marins de la Navy, Gabey (Gene
Kelly), Chip (Frank Sinatra) et Ozzie (Jules Munshin), débarquent à New
York pour une journée de permission. Ils ont 24 heures pour profiter de
la ville et comptent bien les mettre à profit pour faire des rencontres.
Ils font d'abord la connaissance d'une conductrice de taxi, Brunhilde
Esterhazy (Betty Garrett) et de Claire Huddesen (Ann Miller), étudiante
en histoire. Gabey, qui a brièvement rencontré Ivy Smith (Vera-Ellen),
la « Miss Métro » du mois, et en est tombé amoureux, entraîne ses deux
compères et les deux jeunes femmes dans une course effrénée à travers la
ville afin de la retrouver.
Amis et complices sur les
scènes de Broadway puis chorégraphes de génie pour le cinéma, Stanley
Donen et Gene Kelly faisaient conjointement leur début à la mise en
scène sur Un Jour à New York.
Adapté de la comédie musicale éponyme jouée à Broadway en 1944, le film
marque les retrouvailles de Gene Kelly et Frank Sinatra qui avaient
partagés l'affiche dans une œuvre assez proche Escale à Hollywood (1945). Sans atteindre les hauteurs du fameux Chantons sous la pluie (1952) à venir, Un Jour à New York
est un divertissement sacrément euphorisant. Trois marins en permission
Gabey (Gene Kelly), Chip (Frank Sinatra) et Ozzie (Jules Munshin),
débarquent à New York pour une journée de permission. L'illusion de la
journée culturelle est expédiée le temps d'une scène d'ouverture passant
en revue les quelques monuments marquants, les rencontres galantes
suscitant plus l'intérêt de notre trio.
Le film un constant
contraste entre la nature provinciale attachante de nos héros avec
l'indépendance et l'urbanité de leur conquête féminine. Ce seront
constamment elle qui mèneront le jeu de la séduction, la drôlerie du
marivaudage reposant sur leur côté entreprenant s'opposant à l'innocence
des marins. Les numéros les plus décalés reposent sur cette aspect
l'excellent numéro Come Up to My Place
entre la femme taxi Brunhilde Esterhazy (Betty Garrett) lourdement
insistante pour se retrouver seule avec un Frank Sinatra dépassé, le
tout dans une chorégraphie heurtée à l'intérieur d'une voiture. De même
l'anthropologue Claire Huddesen (Ann Miller) déclarera son amour pour
les hommes des cavernes en prenant les devants avec Ozzie, Ann Miller se
montrant aussi sexy que virtuose dans la séduction agressive. La vraie
émotion naîtra lorsque cette assurance féminine reposera sur une
illusion, plaçant l'homme et la femme dans une vulnérabilité similaire.
Ivy Smith (Vera-Ellen), "Miss Metro" et objet de la quête de Gene Kelly
simule ainsi une vie mondaine et une assurance de façade alors qu'elle
est elle aussi une provinciale solitaire et perdue dans ce New York trop
vaste. On la découvre d'abord dans le fantasme intimidant que s'en fait
Gene Kelly dans l'étourdissant numéro dansant Miss Turnstiles Ballet
où elle symbolise la figure féminine parfaite, mondaine, intelligente,
sportive et femme d'intérieur avec une égale aisance. La vraie rencontre
tout en candeur maladroite montrera pourtant avec une belle émotion le
caractère doux qui rapproche les deux amoureux sans qu'ils ne se
l'avouent vraiment.
La mélancolie s'invite même le magnifique numéro A Day in New York,
d'une sensualité folle dans le rapprochement dansé entre Gene Kelly et
Vera-Ellen. Si le couple entre Ann Miller et Jules Mushin n'existe que
par l'humour, l'émotion saura magnifique s'inviter pour Frank Sinatra et
Betty Garrett sur le morceau You're Awful et ses irrésistibles contrepoints musicaux où l'injure devient déclaration d'amour et où Sinatra étincèle.
Le
final sobre et efficace relance la boucle tout en distillant une sobre
émotion pour ces adieux, le temps s'étant arrêté pour notre plus grand
plaisir le temps de ces 24 heures de permission.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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