Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

Pages

dimanche 8 avril 2012

Wolfman - The Wolfman (Director's Cut), Joe Johnston (2010)



Lawrence Talbot est un aristocrate torturé que la disparition de son frère force à revenir au domaine familial. Contraint de se rapprocher à nouveau de son père, Talbot se lance à la recherche de son frère...et se découvre une terrible destinée. Réunissant petit à petit les pièces du puzzle sanglant, Talbot découvre une malédiction ancestrale qui transforme ses victimes en loups-garous les nuits de pleine lune. Pour mettre fin au massacre et protéger la femme dont il est tombé amoureux, il doit anéantir la créature macabre qui rôde dans les forêts encerclant Blackmoor. Alors qu'il traque la bête infernale, cet homme hanté par le passé va découvrir une part de lui-même qu'il n'aurait jamais soupçonnée.

En dépit de tous les talents engagés, on n'attendait pas grand chose de ce Wolfman tant sa production fut houleuse. Parmi les péripéties marquantes, Mark Romanek (Photo Obsession et parti réaliser depuis le superbe Never Let Me Go) premier réalisateur engagé qui claque la porte à deux semaines du tournage, le compositeur Danny Elfman débarqué (car engagé sur d’autres projets) puis réintégré quelques temps avant la sortie et des « «retakes » multiples exigées par le studio pour un film terminé depuis bientôt deux ans. Le spectre du lamentable Cursed de Wes Craven, précédente tentative de retour du loup-garou sur les écrans (et ayant connu une mise en place tout aussi mouvementée) rôde. La réussite du film n’en est que plus appréciable, même si des défauts majeurs demeuraient dans le montage cinéma, essentiellement dû aux problèmes précités.

Un des grands atouts du film (remake du classique Universal de 1941) est de retranscrire avec brio tous les motifs du film d’épouvante gothique. Campagne brumeuse et menaçante, demeure victorienne imposante, villageois superstitieux et aspects psychologiques troubles, rien ne manque. Benicio Del Toro (ici également producteur), de par sa présence animale, était né pour le rôle et assure la digne succession de Lone Chaney en lycanthrope torturé et bestial.

Face à lui, Anthony Hopkins bien décidé à se faire pardonner sa lamentable prestation dans le Dracula de Coppola, campe un personnage ténébreux et magnétique dont la relation malsaine avec son fils constitue la meilleure idée du scénario. Solide technicien et habile narrateur, Joe Johnston (Rocketeer, Jumanji) assure une belle tenue visuelle à l’ensemble avec quelques splendides morceaux de bravoure. La traque du loup-garou en plein Londres est haletante à souhait, tout comme le très hargneux affrontement final entre lycans.

Défis de taille, les transformations en loup-garou ne déçoivent pas, alliant le meilleur des techniques modernes et anciennes. Le grand Rick Baker (responsable d'une des séquences cultes du genre avec Le Loup-garou de Londres de John Landis) se charge des saisissants effets physiques et du maquillage tandis que le numérique prend le relais pour traduire la vélocité de la bête en mouvement. Les moments où le loup-garou passe de la course sur deux jambes à quatre pattes sont ainsi réellement impressionnants.

Impeccable esthétiquement, le seul souci se situait au niveau de la narration dans la version cinéma. Partagé entre la tradition contemplative et privilégiant l’atmosphère du genre et des velléités plus modernes, le rythme y boitait souvent avec des enchaînements de scènes abrupts et pas toujours cohérents.

Ce director's cut rectifie complètement ces scories, le récit respire enfin le temps d'une première heure posée ou se dessine les rapports conflictuels entre Hopkins et Del Toro, la romance touchante entre ce dernier et Emily Blunt (renforçant l'intensité de la poignante scène finale entre les deux, reprise du film original). Hugo Weaving, arborant fièrement des attitudes de héros de western est néanmoins toujours un peu sacrifié en Abberline mais le charisme de l'acteur compense largement cela. C'est avec ce director’s cut qu'il faut découvrir le film qui y retrouve tout son éclat ténébreux et romanesque. Un des meilleurs films fantastique de ces dernières années.

Sortie en dvd zone 2 français chez Universal


4 commentaires:

  1. La version dite "unrated" est-elle la version director's cut ?

    RépondreSupprimer
  2. Oui tout à fait la version unrated est bien la director's cutla mention unrated est juste ajoutée sur le dvd zone 1mais c'est bien celle là. Si tu appréciais déjà la version salle tu verras ça l'améliore grandement.

    RépondreSupprimer
  3. Justement je n'ai jamais vu ce film, bien refroidi par la triste réputation de daube qu'il se trimballe... Seule la lecture de ton article a su éveiller chez moi un intérêt pour ce film, que je regarderai donc dans sa bonne version très bientôt. :)

    RépondreSupprimer
  4. C'est vraiment injustifié, la version salle était boiteuse mais déjà pas mal du tout et le director's cut l'améliore grandement. On est très loin d'une daube quelque soit le montage choisi (ce n'est pas "Cursed" de Craven quoi^^) si tu es amateur d'épouvante gothique c'est vraiment une des tentatives récentes les lus convaincantes.

    RépondreSupprimer