Asami, secrétaire, 24 ans, vit avec son père veuf qui voudrait bien la marier. Mais elle est la maîtresse de son chef de service qui lui a promis le mariage. Elle finit toutefois par comprendre que ni son amant ni son père n'ont besoin d'elle. Pour le premier, elle n'est qu'un jouet sexuel, pour le second, elle est devenue une charge depuis qu'il s'est découvert une maitresse.
Journal érotique d’une secrétaire est un surprenant pinku eiga signé Masaru Konuma responsable de quelques fleurons du genre souvent avec son actrice fétiche Naomi Tani, comme le fameux Fleur Secrète déjà évoqué ici. Comme à son habitude, la touche érotique s’avère un formidable moteur pour une violente charge contre la société japonaise.

À l’opposé des personnages victimes auxquels on l’associe souvent, Asami Ogawa incarne ici une secrétaire plutôt épanouie, sûre de sa sensualité et de son désir à travers la liaison qu’elle entretient avec son patron. Le drame s’immisce progressivement par différentes facettes, comme notamment une collègue peu farouche, régulièrement chevauchée par tous les mâles de l’entreprise dès que l’occasion se présente. Incapable de résister au désir qu’un homme peut avoir pour elle, elle s’abandonne volontiers à leurs assauts malgré le drame que cela constitue pour elle.
Un échange entre ce personnage et Asami Ogawa soulève la grande thématique du film, lorsqu’elle se lamente de ne pas être mariée et du peu de possibilités professionnelles qui s’offrent à elles. Dans cette société japonaise vouée à la toute-puissance masculine (il faut voir la nature maître/élève des rapports homme/femmes dans l’entreprise), la femme n’existe que pour et par les hommes. Asami Ogawa, entre son vieux père dont elle doit encore s’occuper, et son amant insistant, en est tout le symbole, et constatera le grand vide de son existence lorsqu’elle essaiera d’y échapper.

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire