Abandonné par ses parents lorsqu’il était enfant, Peter Parker a été élevé par son oncle Ben et sa tante May. Il est aujourd’hui au lycée, mais il a du mal à s’intégrer. Comme la plupart des adolescents de son âge, Peter essaie de comprendre qui il est et d’accepter son parcours. En retrouvant une mystérieuse mallette ayant appartenu à son père, Peter entame une quête pour élucider la disparition de ses parents, ce qui le conduit rapidement à Oscorp et au laboratoire du docteur Curt Connors, l’ancien associé de son père. Spider-Man va bientôt se retrouver face au Lézard, l’alter ego de Connors. En décidant d’utiliser ses pouvoirs, il va choisir son destin…
The Amazing Spider-Man
fut une production controversée puisqu’elle fit brutalement découvrir au grand
public un principe assez commun du monde des comics, le reboot. Il s’agit de rafraîchir un personnage historique en
relançant la série lui étant consacrée et revisiter ses origines et aventures
tout en en respectant les grands archétypes. Le film de Marc Webb applique donc
brutalement ce principe (L’Incroyable Hulk
(2008) de Louis Leterrier fut le premier en la matière mais le Hulk (2003) d’Ang Lee ayant été un échec
cela ne sembla déranger personne) en faisant table rase de la trilogie initiale
de Sam Raimi. Ce dernier et sa série de films très populaire contribuèrent
réellement à installer les films de super-héros dans le paysage cinématographique
actuel et firent qu’Amazing Spider-Man
fut froidement accueilli par la communauté de fan, assez injustement et sur le
simple principe de remplacer la trilogie originelle.
Cela supposerait que les
films de Raimi sont des classiques intouchables, ce qui est pourtant loin d’être
le cas. Si Spider-Man 2 (2004) fut
une éclatante réussite et un des plus beaux films de super-héros jamais
réalisés, Spider-Man (2002) pour une
première heure parfaite souffrait d’une seconde heure plus bancale et n’ayant
plus grand-chose à raconter (sans parler du costume ridicule du bouffon vert). Spider-Man 3 (2007) quant à lui sorti de
ses scènes d’actions virtuoses et de la poétique scène de naissance de L’Homme-sable
présentait peu d’intérêt, déséquilibré entre diktat de la production (la
présence de Vénom méchant honni par Raimi et qui lui fut imposé) et un scénario
truffé d’incohérence. Hormis d’arriver sans doute un peu tôt après les films
initiaux, cette nouvelle saga né de l’abandon d’un Spider-Man 4 méritait au
moins le bénéfice du doute.
Marc Webb se fit connaître avec la formidable comédie
romantique (500) jours ensemble (2009)
où justement il montra un talent certain pour capturer la sensibilité
masculine. C’est avec un même brio qu’il caractérisera ici Peter Parker (Andrew
Garfield) jeune adolescent que la piqûre d’une araignée génétiquement modifiée va
transformer en Spider-Man, héros aux facultés surhumaines ayant l’agilité et
les facultés sensorielles d’une araignée. Si bien évidemment comme chez Sam
Raimi l’acquisition de ces pouvoirs est une métaphore des transformations
physiques adolescentes, Webb en explorant plus avant les années lycées de Peter
Parker fait de l’héroïsme un motif de construction pour le personnage.
Cela s’illustrera
tout d’abord en montrant les manques de Peter à travers une sous-intrigue sur
la mystérieuse disparition de ses parents, son père menacé à cause de ses
recherches l’ayant confié à son oncle Ben et sa Tante May. Dès lors cet abandon
initial fait de Peter un adolescent marginal et solitaire mais se fondant
néanmoins dans un paysage lycéen contemporain (portable, internet...) quand Raimi s’inspirant de l’âge
d’or 60’s du comics était plus intemporel et faisait de Peter un archétype du nerd à lunettes (les airs ahuris de Tobey
Maguire s’y prêtant particulièrement).
Andrew Garfield est très attachant,
dévoilant sa gaucherie et maladresse avec finesse, mine frêle perdue dans la
jungle lycéenne. On a ainsi un vrai ado immature aussi charmant dans le
ressenti de ses premiers émois amoureux (l’alchimie es palpable avec Emma Stone
les deux formant un vrai couple dans la vie) que capable de se comporter en
jeune coq qui usera de ses nouvelles facultés pour humilier ceux qui l’ont
brimé. C’est cette attitude qui l’amènera à provoquer accidentellement la mort
de son oncle Ben (Martin Sheen) mais contrairement à la version Raimi ce trauma
originel ne suffira pas à provoquer sa vocation de héros. S’il arpente la nuit
new yorkaise en costume désormais, c’est uniquement par motif de vengeance et
retrouver l’assassin de son oncle. Il faudra une très belle séquence où il
sauve un petit garçon pour qu’il prenne conscience du bienfait que son don peut
apporter. Comme toute blessure d’enfance nous définit jusqu’à ce que nous ayons
réussi à nous reconstruire à l’âge adulte, son identité de Spider-Man comblera
ainsi le manque de Peter en en faisant un bienfaiteur pour la population.
C’est finalement les mêmes intentions positives qui animent
le Docteur Connors (Rhys Ifans) ancien collègue des parents de Peter. Manchot,
ces recherches ont pour but de corriger les manques physiques et génétiques en
croisant des facultés de régénérescences animales à l’homme. Plus concrètement
pour lui il s’agira de faire repousser son bras manquant mais l’expérience
dégénérera pour le transformer en lézard humanoïde violent. La symbolique et le
lien entre le héros et son ennemi sont ainsi habilement liés tout en exploitant
cette fameuse sous intrigue sur les parents disparus.
Novice en matière d’action, Marc Webb sans égaler la maestria de Sam Raimi sur Spider-Man 2 (rien d’équivalent à l’ébouriffante séquence du métro aérien) fait montre d’une vraie efficacité et identité avec son opus, la silhouette plus longiligne de Garfield se prêtant bien mieux aux contorsions inhumaines de Spider-Man dans une ambiance nocturne plus prononcée et aux idées originales comme cette caméra en vue subjective des numéros de voltiges du tisseur (qui retrouve son gout de la vanne et du bon mot dans cette version dont une savoureuse confrontation avec un voleur de voiture).
Novice en matière d’action, Marc Webb sans égaler la maestria de Sam Raimi sur Spider-Man 2 (rien d’équivalent à l’ébouriffante séquence du métro aérien) fait montre d’une vraie efficacité et identité avec son opus, la silhouette plus longiligne de Garfield se prêtant bien mieux aux contorsions inhumaines de Spider-Man dans une ambiance nocturne plus prononcée et aux idées originales comme cette caméra en vue subjective des numéros de voltiges du tisseur (qui retrouve son gout de la vanne et du bon mot dans cette version dont une savoureuse confrontation avec un voleur de voiture).
Le lien de Spider-Man à la ville de New York, si prégnant sur papier
est également bien mieux exprimé ici avec ce superbe final où toute les grues
de la ville tracent une route au héros blessé pour qu’il aille livrer son ultime
combat avec le Lézard. Le drame et dilemme final amènent une belle émotion sans se départir du charme teenage qui fait
tout le sel de cette relecture. Une variation sur le même thème plutôt réussie
donc (si on enlève ses œillères et ne voit pas la trilogie de Raimi plus belle qu’elle
n’est) et qui sans atteindre les hauteurs de Spider-Man 2 s’avère tout aussi
bonne si ce n’est meilleure (en oubliant les points fâcheux comme le score de
James Horner en pilotage automatique eet loin du thème de Danny Elfman) que la
première tentative de 2002.
Sorti en dvd zone 2 français et blu ray chez Sony
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire