Josie est la fille de l'homme
d'affaires le plus influent de la ville et désire partir de chez elle.
Désorientée, elle s'endort dans un grand magasin. Quand elle se
réveille, la nuit est tombée et se retrouve enfermée avec l'homme
d'entretien qui s'avère être un menteur invétéré.
John Hughes signait en 1991 son dernier film en tant que réalisateur avec l'oubliable
La P'tite arnaqueuse.
Entretemps il avait délaissé les récits adolescents qui avaient fait sa gloire
depuis longtemps déjà pour des œuvres plus adultes mais nettement moins
marquante et allait se reconvertir par la suite en scénariste de
comédie familiale.
Career Opportunities
s'avère ainsi un objet curieux au croisement de toutes ces influences.
On retrouve l'idée d'enfermement forcé entre jeune gens mal dans le peau
qui vont apprendre à se découvrir (
Breakfast Club (1985)), ces même
personnages qui doivent affronter l'assaut de malfrats maladroit (
Maman j'ai raté l'avion (1990) et un ton cartoonesque très prononcé (
La Folle Journée de Ferris Bueller
(1986)). Faute d'une vraie ligne directrice, la somme de toutes ces
facettes a plutôt tendance à amoindrir le potentiel du film, d'autant
que Bryan Gordon est loin d'avoir la maîtrise et la subtilité de Hughes
mais l'ensemble s'avère néanmoins sympathique.
Le film narre donc
la rencontre de deux solitudes qui n'auraient jamais dues se croiser.
Jim Dodge (Frank Whaley) est un jeune homme de 21 ans qui a bien du mal à
prendre son départ dans la vie. Sans diplôme vivant encore chez ses
parents et régulièrement congédié des différents jobs qu'il a pu
obtenir, au grand désespoir de son père qui enrage de cet immature
vivant à ses crochets. Il faut dire que Jim a un monde intérieur très
agité le faisant verser dans une mythomanie et une tête dans les nuages
constante. Sa dernière chance consiste en un job d'homme d'entretien
dans le plus grand supermarché de la ville. Un magasin appartenant au
père de la belle Josie (Jennifer Connelly) qui malgré son cadre de vie
aisé subit le même mal être que Jim.
Des circonstances rocambolesques
vont amener les deux à être coincés ensemble dans le supermarché alors
que Jim effectue sa première nuit de travail. C'est le meilleur moment
du film avec cette atmosphère de confidence où l'on sent la patte
typique de Hughes et dans laquelle nos héros se complètent dans leur
détresse mutuelle. Jim est un expansif au débit mitraillette qui cache
son angoisse dans cette hyper expressivité alors que Josie dégage charme
et mystère par son sex appeal affolant mais c'est un charisme de
façade.
Jim a peur du monde extérieur et de quitter le foyer d'où ces
échecs volontaire où l'on devinera une adolescence difficile. Josie ne
rêve que de prendre son envol mais est soumise à un père très
autoritaire (Noble Willingham). Toute cette partie intimiste où les
affres de l'ancienne cheerleader vedette rejoignent ceux du nerd
constitue le meilleur moment du film, on retrouve ce dépassement du
cliché qui faisait le charme de
Breakfast Club
(les jeunes adultes en questionnement ayant remplacés les ados tourmentés) à travers la prestation des deux acteurs et en particulier Jennifer
Connelly. Malheureusement dès que l'on quitte nos deux tourtereaux
l'ensemble s'effondre.
Les personnages secondaires sont caricaturaux au
possible (les parents) le semblant de trame policière avec les deux
voleurs n'a absolument aucun intérêt et il aurait mieux valu se
concentrer tout au long du film sur le seul tête à tête improbable. Les
gags sont au départ plaisant car visant à caractériser et rapprocher
les personnages (le supermarché transformé en gigantesque terrain de
jeu) mais dès qu'on cherche à verser dans un burlesque plus prononcé
c'est une catastrophe.
Jennifer Connelly filmée sous les angles les plus
racoleurs comme une bimbo perd tout le crédit initial où on la
découvrait par le regard amoureux de Jim et le film se conclut dans le
cliché total pour ce qui aurait pu être le plus intéressant, leur
émancipation commune loin de leur ville natale. Un beau gâchis alors
qu'il y avait matière à un joli film et qui ne sera passé à la postérité
que pour les poses suggestives de Jennifer Connelly. Dommage.
Sorti en dvd zone 1 chez Universal
Ouhhhh que de lointains souvenirs! Un de ces films qui avaient fait bouillir ma marmite hormonale interne... Je le reverrais bien.
RépondreSupprimerHé hé clair que Jennifer Connelly est assez affolante là dedans je comprends l'agitation adolescente ^^ (les scènes de cheval à bascule font leur petit effet). Ca reste sympathique à la revoyure mais bien loin de ce que Hughes a pu faire de mieux. Tant qu'on reste avec le couple c'est très agréable avec ce huis-clos intimiste mais tout ce qui a été ajouté autour n'est pas très heureux. Pour Jennifer donc ! ;-)
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