Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Hors d'atteinte - Out of Sight, Steven Soderbergh (1998)
Jack Foley (George Clooney) n'a pas son pareil pour braquer en douceur les banques. Malheureusement pour lui, il est poursuivi par la guigne. Condamné pour la troisième fois, il écope (comme la loi de l'État de Floride le permet) de 30 ans de prison. Une perspective peu reluisante. Alors qu'il a vent d'un projet d'évasions dans les rangs de prisonniers, il en profite pour se faire la malle, avec l'aide de l'un de ses anciens co-détenus Buddy (Ving Rhames). Une marshall Karen Sisco tente de s'interposer. Les deux hommes l'embarquent avec eux, Jack Foley montant dans le coffre avec elle. Coincé dans ce lieu si exigu, ils font connaissance avant de, rapidement, tomber amoureux l'un de l'autre. un jeu du chat et de la souris commence alors entre les deux héros...
Un film charnière pour tout ses principaux participants : Soderbergh y conclut la longue traversée du désert des 90's qui a suivit sa Palme d'or de 1989 (Sexe mensonges et vidéo) en réussissant enfin l'équilibre entre ses velléités expérimentales et un ton plus grand public, Clooney trouve enfin LE rôle et le film qui vont lancer sa carrière ciné depuis son départ d'Urgences et Jennifer Lopez effectue ce qui reste à ce jour sa meilleure prestation. L'intrigue policière est assez simple et efficace mais est rehaussée par une narration alambiquée faisant le va et viens entre passé et présent, dévoilant les enjeux avec une grande habileté. On suit donc Cloney en cavale préparant un coup tandis que les flashback en prison nous informe des tenants et aboutissant de celui-ci. Malgré un humour et une cool attitude constante la violence du milieu criminel est d'ailleurs loin d'être négligée.
Mais ce qui importe cependant à Soderbergh c'est l'histoire d'amour Clooney/Lopez dont le couple fait preuve d'une alchimie parfaite. Clooney en cambrioleur sexy fait preuve d'un charme, d'une présence et d'un charisme idéal tout en montrant bien la vulnérabilité de son personnage dont les repères sont ébranlés par sa rencontre avec Lopez. Cette dernière, tour à tour fragile, sensuelle et flic dure à cuire (il faut voir la scène où elle rembarre un grand black trop entreprenant) est sensationnelle et aurait vraiment dû faire une tout autre carrière après ce film (le marché du r'n'b en a décidé autrement).
Leurs scènes ensemble offre les plus beaux moments du film baigné de sensualité : la séduction dans le coffre de voiture (un long tunnel de dialogues en huis clos incroyablement bien géré où l'on sent l'improvisation), la scène du dîner avec en montage alterné et flash forward puis la scène d'amour qui suit, superbement romantique. Soderbergh par sa belle gestion de la temporalité annonce les futures expérimentations de L'Anglais (1999,) tandis que la photo de Elliot Davis aux couleurs saturées et ensoleillée à Miami et au bleu métallisé quand l'action se déroule à Detroit rappelle évidemment Traffic. La scènes d'amour avec ses arrêts sur images légèrement saccadés semble vouloir figer dans le temps les instants de libertés de cette histoire d'amour condamnée.
Le score de David Holmes est idéalement funky, cool et sexy tandis que parmi le casting de folie on retrouve quelques futurs réguliers des film produits par Soderbergh et Clooney : Don Cheadle en caïd, Ving Rhames en accolyte sympa, Steve Zahn en gros loser, Dennis Farina, Luiz Guzman et même Nancy Allen dans un petit rôle. Un polar classieux, une des meilleurs films des 90's qui se permet le luxe d'être aussi bon que l'autre adaptation plus médiatisée d'Elmore Leonard sortie la même année, le Jackie Brown de Tarantino (et pour la continuité sympa Michael Keaton reprends son rôle dans les deux). Et puis la dernière scène où Samuel L. Jackson fait un caméo mémorable en prince de l'évasion met définitivement le sourire aux lèvres au générique de fin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire