Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mardi 11 octobre 2011

Le Choc des Mondes - When Worlds Collide, Rudolph Maté (1951)



D'après les calculs du professeur Bronson du Cap, la planète Bellus fonce vers la Terre. Alerté par le savant, le professeur Hendron de l'observatoire de New York confirme ses prévisions : il reste moins de 8 mois avant l'inévitable collision avec Bellus, 12 fois plus grosse que la Terre, et la fin du monde est proche. Pourtant les Nations unies, incrédules, refusent d'engager la moindre action. Grâce aux capitaux du banquier Sydney Stanton, un petit groupe dirigé par Hendron décide alors de construire un vaisseau spatial afin de coloniser le satellite de Bellus, Zyra, dont l'atmosphère est similaire à celle de la Terre et qui devrait réchapper du choc entre la Terre et Bellus. Si cette « Arche de Noé » interplanétaire est achevée à temps, 40 hommes et femmes, tirés au sort parmi des profils sélectionnés (ingénieurs, techniciens, agriculteurs, etc.), pourront échapper à la catastrophe et perpétuer l'espèce sur Zyra.

Le Choc des Mondes est une sorte d’ancêtre à nos récents Armageddon et autres Deep Impact mêlant éléments de science-fiction et argument qui feront le sel du genre du film catastrophe dans les 70’s mais pas encore d. Produit par Georges Pal dont le savoir-faire n'est plus à démontrer en la matière (réalisateur de La Machine à Explorer le Temps et producteur à la Paramount de la célèbre version de La Guerre des Mondes dans 50’s) et réalisé par le solide artisan Rudolph Maté, le film offre une tenue visuelle des plus satisfaisante et remportera même l'Oscar des meilleurs effets spéciaux cette année-là.

Dans la plus pure tradition du genre, l’intrigue mêle grands sentiments et effets spectaculaires avec justesse, rendant toute la première partie du film précédent la catastrophe tout à fait prenante. On suit dans un premier temps les tentatives désespérées des scientifiques pour avertir un monde incrédules, puis le récit narre la longue préparation au départ financée par des milliardaires philanthropes, s'attardant parallèlement sur le destin de quelques personnages.


On sent tout de même le grand produit familial sans aspérité dans le manque d'approfondissement de certains thèmes, de certains moments qui pourraient orienter le projet vers plus de noirceur. Ainsi lorsque les héros vont approvisionner quelques survivants en hélicoptère après le premier impact, ceux-ci les remercient chaleureusement et ne tentent de s'enfuir de force avec eux ou encore le tournant violent que prend le tirage au sort des désignés pour l'arche tourne court alors qu'on pouvait imaginer de vraies émeutes sanglantes.

Seul le personnage de milliardaire joué par John Hoyt voulant à tout prix sauver sa peau et le héros incarné par Richard Derr ne s'estimant pas digne d'être sauvé amène quelques rebondissements moins prévisibles.L'histoire d'amour avec Barbara Rush et la rivalité amoureuse sont ainsi lisses au possible mais suffisamment bien traités pour qu'on ne sombre pas dans l'horreur lacrymale d'un Deep Impact justement, la courte durée du film (79 minutes à peine) aidant bien également.

Les effets spéciaux de l'époque sont remarquables de bout en bout, que ce soit le festival de destruction massive très impressionnant (les maquettes sont splendide), les beaux matte painting nous montrant les grandes cités sous les eaux ou encore l'envol de la fusée « arche de Noé ». On reprochera juste un matte painting des plus grossiers pour l'arrivée finale sur la planète Zyra, à l'origine destiné à la promo et que George Pal souhaitait remplacer par une maquette mais la Paramount sorti le film avant qu'il ait pu terminer.

Comme souvent dans les productions de Pal, le ton religieux est particulièrement prononcé, ici accentué par la punition divine que constitue en quelque sorte le désastre imminent. Le film s'ouvre donc carrément sur une image de la bible avec citation de l'ancien testament. Le score gorgé de Leith Stevens gorgés de chœurs emphatique en rajoute une couche tandis que l'arrivée finale sur Zyra (avec David et Joyce débarquant les premiers en nouveau Adam et Eve) dévoile un décor rococo et kitsch qui fleure bon le nouveau jardin d'Eden. Des touches un peu trop marquée et qui prêtent à sourire, mais qui n’enlèvent en rien le plaisir pris devant ce petit classique SF (même si on est loin d’œuvres plus profondes comme Le Jour où la Terre s’arrêta) des 50’s.

Sorti en dvd zone 2 français chez Paramount

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