jeudi 27 octobre 2011
Mariage à l'italienne - Matrimonio all'italiana, Vittorio De Sica (1964)
Durant de nombreuses années, Filumena, ancienne protituée, a été à la fois servante et maîtresse de Domenico. Ce dernier a finalement décidé de se marier avec une jeune fille de bonne famille. C'est alors qu'elle décide de lui tendre un piège en lui faisant croire qu'elle est mourante et que son dernier désir est de se faire épouser. Dès que l'homme cède, la mourante ressuscite et lui apprend qu'il est déjà le père d'un de ses enfants...
Mariage à l'italienne est un des fleurons de la collaboration entre De Sica et le couple de cinéma Sophia Loren/Marcello Mastroianni. On retrouve dans le film ce toujours réjouissant mélange des genres et de ton faisant tout le charme de la comédie italienne. Le scénario, brillant, alterne ainsi avec brio la grosse farce outrancière, le drame et le romantisme, par la grâce d'astuces narratives bien placées (les deux flash-backs sous les points de vue des deux protagonistes en ouverture), de révélations bien amenées qui relancent constamment l'action et font basculer le film dans quelque-chose de plus profond qu'il n'y paraît à première vue.
Tous ces revirements sont symbolisés par les transformations du personnage de Sophia Loren, qui livre ici une prestation époustouflante. Tour à tour jeune fille naïve découvrant la vie, puis quarantenaire bafouée bien décidée à regagner son honneur de femme et susciter le respect et l'amour de Mastroianni en l'épousant. Ce dernier est tout aussi brillant, arrivant à rendre humain et attachant un personnage de coureur égoïste vraiment odieux par instants.
Le film trahit ses origines « théâtrales », dans le bon sens du terme, à travers les scènes de ménage dantesques du couple Mastroianni-Loren, dans une forme olympique (la scène qui suit la révélation sur la santé de Sophia Loren est un grand moment) et De Sica, par sa réalisation toute en mouvement, apporte une belle énergie à l'ensemble, avec en prime une direction artistique splendide, une photo superbe et un Naples en pleine reconstruction brillamment illustré en arrière plan (discrète allusion au passé néo réaliste de De Sica).
On retrouve l’émotion dont De Sica est capable lors de quelques moments bouleversants, tels Loren révélant son passé douloureux à ses fils, qui la rencontrent pour la première fois ; les quelques scènes pathétiques où elle subit le mépris inconscient de Mastroianni dans sa jeunesse (la sortie au champ de course vide, l'enterrement de la mère), et bien sûr le finale magnifique, où elle laisse enfin couler ses larmes.
Sorti en dvd zone 2 français chez Carlotta
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