Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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lundi 30 juillet 2012

Les Envahisseurs de la planète rouge - Invaders from Mars, William Cameron Menzies (1953)


Un jeune garçon passionné d'astronomie aperçoit une nuit une soucoupe volante atterrir dans un banc de sable à proximité de sa maison. Il prévient son père, un scientifique qui travaille sur une mission secrète pour une fusée à propulsion atomique. Tenu de signaler tout fait suspect, le père part inspecter les lieux. Au petit matin, sa femme s'inquiète de son absence, mais il revient bientôt, avec un regard vague et un caractère irascible ...


Un peu à la manière de The Window (1949), formidable film noir qui anticipait le Fenêtre sur cour d'Hitchcock en reprenant son intrigue avec un héros enfantin, Les Envahisseurs de la planète rouge fait de même en préfigurant L'invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel (1956) et plus généralement la SF paranoïaque anti rouge des années 50.

La frayeur est grandement augmentée ici avec ce gamin astronome et scientifique en herbe qui voit sa famille puis son voisinage adopter un comportement monolithique au contact d'une soucoupe volante qui a atterri derrière chez lui et qui "aspire" les humains qui en ressortent assujettis via un parasite dans la nuque. Le film fait sourire tant il est emblématique de son époque où passé la menace des personnes soumises aux martiens les autres adultes ne doute pas une seconde des affirmations du jeune garçon (Jimmy Hunt plutôt convaincant), l'armée est immédiatement convoquée et l'existence des martiens soupçonnée de longues date.

Le grand atout du film c'est bien évidemment la présence de William Cameron Menzies à la mise en scène. Décorateur de génie, il avait réalisé un grand classique SF en 1936 avec Les Mondes Futurs adapté de HG Wells et plus tard designer pour les productions David O'Selznick à Hollywood notamment les visions les plus impressionnantes d'Autant en emporte le vent issus de ses concepts (l'apparition majestueuse de Tara au début, l'incendie d'Atlanta...).

Le budget modeste de série B ne lui permet pas autant de mettre son talent en valeur (des longs tunnels de dialogues explicatifs redondants, les stock shots de tir de tank réutilisés dix fois lors du final spectaculaire) mais il parvient à se distinguer lors de la conclusion très efficace.

Malgré le kitsch manifeste (les mutants martiens en pyjama vert mais à la taille intimidante) le décor de l'antre du vaisseau, le look étrange du leader des envahisseurs et les machines de tortures aussi étrange qu'inquiétante marquent durablement la rétine et le suspense est rondement mené.

Dommage qu'une pirouette finale (même si justifiant toute les incohérences) atténue un peu le premier degré sans faille de l'ensemble. Agréable divertissement même si bien sûr sans commune mesure avec L'invasion des profanateurs de sépultures qui donnera une toute autre tension et portée à ce thème. Tobe Hopper en tirera un remake beaucoup plus tard en 1986, curieux de voir ça...


Sorti en dvd zone 2 français chez Artus dans le coffret Destination Mars où on trouve trois autres films sur ce même thème de l'invasion martienne.

2 commentaires:

  1. La dernière image est très belle.

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    1. Oui formellement même avec un budget minable Menzies arrive à tirer des images marquantes,si tu as l'occasion essaies de voir "Les Mondes Futurs" qui est vraiment très impressionnant visuellement, j'ai mis le lien sur mon ancien texte dans la critique si tu veux te faire une idée :-)

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