Marcus, forgeron, refuse de combattre dans l'arène malgré l'argent qu'il pourrait y gagner. Mais suite à la mort, faute de soins, de sa femme, il s'engage comme gladiateur et promet l'opulence à son fils. Après une campagne militaire victorieuse, Marcus devient vite l'homme le plus riche de Pompéi.
Les Derniers Jours de Pompéi est un péplum méconnu qu’on doit à Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, responsable des classiques King Kong et Le Chasses du Come Zaroff et qui trouvent là matière à une production tout aussi réussie et spectaculaire au sein de la RKO. Le film adapte assez librement le roman d’Edward Bulwer-Lytton et est typique dans son déroulement de la construction dramatique du péplum biblique où un esprit individualiste se trouve progressivement gagné par la foi chrétienne.
Ici ce sera à travers un beau récit de rédemption du personnage de Marcus (Preston Foster) qui suite à la perte dramatique de sa femme et de son fils faute de moyens, devient obsédé par la réussite sociale et accumule les erreurs de parcours et les reniements moraux pour parvenir à ses fins. Preston Cooper, passant du forgeron naïf au notable romain arrogant offre une prestation sensible et glaciale à la fois, faisant toujours perler cette douleur passée dans son regard même dans ses actes les plus discutables.
Le film évoque
souvent les derniers vestiges du muet dans son traitement surtout au début où
la narration se fait de manière essentiellement visuelle (c'est à peine si on
ne devine pas des intertitres invisible) et qui pourrait se suivre presque sans
le son notamment la remarquable scène où Marcus adopte le jeune fils d'un
adversaire qu'il vient de tuer ou encore celle où Jésus guéri son fils, le jeu
très expressif et physique de Preston Cooper jouant bien là - dessus.
Le film
brasse ainsi de manière très dense et approfondie une foule de thème comme la
réussite sociale, les rapports père fils ou le rôle de la foi dans notre morale
quotidienne. Une morale dont n’ont que faire les romains ici dépeint dans toute
leur violence et excès, oisifs amateurs de joutes sanglantes de gladiateurs. La
punition divine interviendra avec la
spectaculaire éruption du Vésuve, fabuleuse séquence menée de main de maître
par le magicien Willis O' Brien qui innove avec des perspectives étourdissantes
des bâtiments de Pompéi et de splendide matte painting qui offre leurs lot d’images
marquantes (Marcus qui fuit avec son trésor au premier plan tandis qu'on
aperçoit les croix sur le mont Golgotha au loin en début de film).
Le film crée en grande partie ce qui deviendra par la suite
des clichés narratifs ou visuels des grands péplums à venir des années 50/60. Le
parcours initiatique de Marcus n'est pas sans évoquer celui de Richard Burton
dans La Tunique (tout comme les
tourments de Ponce Pilate des années après l'exécution), et surtout les
apparitions mystique du Christ sans qu'il soit présent à l'image évoquent immédiatement
le Ben Hur de Wyler. Tous ces aspects conservent encore toute leur
fraîcheurs ici et offre ainsi une des plus impressionnante et captivante
production RKO de l’époque. Le roman connaîtra plus tard une autre adaptation
tout aussi libre et réussie par Sergio Leone et Mario Bonnard.
Sorti en dvd zone 2 français aux Editions Montparnasse dans la collection RKO
Extrait de la séquence d'éruption
Extrait de la séquence d'éruption
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